• Dans notre hostal de Cuzco, tous les cyclos font de manière différente. Certains prendront le bus jusqu'à Nazca. D'autres, jusqu'à Huaraz. Dautres encore, profiteront un peu plus de Cuzco et de ses alentours avant de reprendre la route. Nous, nous avons décidé d'abréger notre pause car nous espérons une arrivée en Colombie avant fin novembre. Il nous reste encore 5000km et un dernier passage par la cordillère royale afin d'y faire un trek autour du Huascarán, le sommet du Pérou (6768m).
    Nous repartons en ce samedi ( jour avec moins de traffic ?), mais nous ressentons comme à chaque sortie de ville, qu'il est plus difficile de respirer ici qu'à 4500m en raison des gazs d'échappement.
    C'est d'autant plus vrai, qu'on a 400m de dénivelé en zigzagant entre les véhicules où chaque conducteur s'exprime à grand coup de klaxon.
    Miracle, au sommet, tout se calme et nous trouvons un plateau agréable à rouler avec en fond de toile, les sommets enneigés.
    Nous pique niquons dans la dernière ville avant de basculer de l'altiplano au fond de vallée quelques 2200m plus bas.
    La descente est magnifique et nous croisons en chemin, les semi-remorques qui ravitaillent Cuzco depuis la côte.

    Cuzco - Nazca

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    Ceux-ci seront notre file rouge dans les prochains jours. Au fur et à mesure de notre descente, la végétation change et se fait tropicale.

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    Le thermomètre grimpe tandis que latitude baisse et au point le plus bas (1700m), on crêve de chaud !

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    D'ailleurs, le vélo de Nico aussi et on se fait une réparation expresse tout en se faisant bouffer par la polvorina (mini moucheron de rivière très vorace).

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    Vite ! On profite de la dernière heure de jour pour attaquer la remontée et s'éloigner des bebettes. La nuit tombe, nous sommes dans un hameau et à tout hasard, on demande aux gens s'ils connaissent un endroit où dormir. La mami de la tienda, nous propose de camper dans le chantier de sa maison avec vue sur les avocatiers, manguiers, papayers et bananiers.

    Cuzco - Nazca

    Une fois installés, nous faisons connaissance avec les gens du village autour d'une bière et nous dînerons avec un entre eux dans un très bon restaurant routier. Une glace maison à la mangue et à la chirimoya sera notre dessert du soir, la spécialité des trois tiendas du hameau.
    Si hier c'était 2000m de descente, aujourd'hui c'est de l'inverse, 2000m de montée nous attendent. Il nous faudra toute la journée pour parcourir ces 50 kms sous une chaleur écrasante.

    Cuzco - Nazca

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    Nous croisons Pierre, le cyclo québécois, en sense inverse, qui lui est bien couvert.
    Nous nous arrêtons à Saywite, dernière communauté avant le col. Ici, il n'y a pas d'hostal mais il y a le Tambo, centre de services publiques. Ça tombe bien, le gardien va bientôt venir pour vous installer. Fête Nationale oblige, nous attendons une heure dans le froid de la nuit tombante, avant d'avoir accès à une douche plus que glaciale. On ne va pas se plaindre... C'est gratuit ! On posera tout de même pour la photo. En effet, nous sommes les premiers étrangers et cyclistes en plus, à demander à accéder aux logements.

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    Il nous reste quelques kms avant le col et la descente de 30km vers Abancay.

    Cuzco - Nazca

    Une nouvelle fois, on passe de l'hiver à l'été.

    Cuzco - Nazca

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     Abancay est une ville toute en pente, avec une route défoncée et moche de chez moche. On fuit le plus rapidement possible après un rapide passage au marché de la ville.
    Nous voilà désormais devant un choix crucial, pe-3s ou pe-30 ? En gros, continuer à remonter la cordillère vers le Nord ou la traverser vers l'océan direction Nazca. La première option reprend le scénario des 2 derniers jours, à savoir, faire 100km pour n'avancer que de 30 vers le nord sur la carte. Tout cela évidement à grand renfort de dénivelé et 2000m à chaque montée descente. Les paysages devraient être à la hauteur de l'effort mais le passage par l'océan devrait nous apporter une autre variété d'environnements,  un parcours plus roulant et varier des spécialités culinaires de la montagne. Choix 2 adopté !
    Du coup, selon maps.me, ça monte en pente douce puisqu'il faudra 140km pour remonter les 2500m de dénivelé et repasser à 4200m. C'est donc, par une température estivale que nous remontons tranquillement la rivière qui jouxte notre route.

    Cuzco - Nazca

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    Un petit pique nique en bord de rivière sans mouches qui piquent, quelques kms et nous voilà dans un camping où des familles profitent des jours de fêtes pour passer du temps "al campo". On attendra la tombée de la nuit et leur départ pour planter la tente. À notre grande déception et malgré le fait qu'on ai posé la question du menu du dîner, sans rien commander, arrivent 2 assiettes de riz, oeuf frit, frites, accompagnés d'un commentaire "désolé, y a plus rien d'autre". Raquel, pleine de diplomatie, indique au moment de payer que, si on avait su, on serait aller ailleurs mais que l'on est resté car on n'aime pas jeter la nourriture. Nico tentera de se consoler avec une petite glace au parfum orange. 

    Il fait déjà bon au réveil ce matin. Nous partons rapidement et continuons à remonter la rivière en fond de vallée. La route est belle et nous passons de nombreux affluents qui alimentaient notre rivière.

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    Nous croisons Diana une cyclo roumaine partie de Colombie il y a 6 mois, puis nos 2 premiers cyclos Péruviens partis de Lima pour Cuzco.

    Cuzco - Nazca

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    Le soir, nous arrivons à Chalhuanca où les prix des logements sont prohibitifs en raison de la fête. Nous passons par hasard devant un gérant d'hostal qui nous propose une très belle chambre à moitié prix car nous voyageons à vélo.
    La nuit de repos n'est pas de trop car ce matin nous avons une trentaine de kms de faux plat à suivre notre rivière puis 13kms de la montée aux 7 virages qui nous amène de nouveau au dessus des 4000m. Nous croisons 3 cyclos polonais bien couverts car pour eux, c'est de la descente.

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    Dans la montée, nous trouvons 2 camping-cars dont l'un est en panne. En discutant avec eux, nous apprenons qu'ils sont partis il y a 6 mois de Buenos Aires direction l'Alaska et qu'ils suivent les aventures de la famille Zapp.

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    Nous arrivons au village du sommet pour l'heure du déjeuner et choisissons d'y rester pour bénéficier d'étapes avec logements possibles les jours suivants.

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    Ce sera un choix très économique car déjeuner+diner+nuitée nous reviendra à 9e pour tous les deux.
    Aujourd'hui 70km d'altiplano entre 4000 et 4500m. Les paysages sont semblables à ceux de la Bolivie ou de l'Argentine, de la steppe immense avec parfois à notre grand étonnement, des logements de pierres et de tôles où vit une famille d'éleveurs de moutons ou de lamas.

    Cuzco - Nazca

    Il y a toutes les générations et l'on imagine comme la vie y est dure.

    Cuzco - Nazca

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    En tout cas, bien trop pour nous désormais habitués au confort moderne. Il doit falloir y être né et ne pas avoir connu autre chose...
    A Negro Mayo, notre étape du jour, nous découvrons le prix de l'isolement.

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    Ici, dans cet hameau à 4400m, pas d'hostal mais toutefois une pièce avec un lit pour une personne. Cette pièce, chez nous, s'appellerait la cave à débarras, mais ici, ça devient une chambre d'appoint pour les voyageurs. Pour la propriétaire, il aura juste fallu secouer les draps utilisés par les précédents voyageurs pour déclarer le logement conforme à la charte qualité de l'établissement. Un ruisseau presque à sec ou une poubelle semble avoir été retournée sert de terrain de jeu aux enfants. Je ne vais pas décrire les latrines, mais l'on pense qu'on s'approche des conditions de vie en prison des pays pauvres. Et puis, nous sommes désormais à 75km de la première ville et pour la première fois, les tarifs sont 50% plus chers.
    On dormira comme on peut mais on dormira sous un toit. Au vu des températures nocturnes qui gèlent tout durant la nuit, cela restait tout de même un choix de confort.

    Nous sommes pressés de quitter ce lieu d'un autre temps. Nous avons depuis longtemps appris à modérer les informations routières des gens que nous croisons. Ainsi, savons nous que contrairement à ce qu'on nous a dit, cela ne va pas faire que descendre jusqu'à Puquio. Ceux qui disent ça, ne l'ont pas fait à vélo. Nous passerons près de lagunas dont la plus grande permet le développement de piscicultures puis, après une quarantaine de kms de parcours vallonné, nous attaquons la descente vers Puquio. Nous rencontrons une zone de travaux avec circulation alternée et les occupants de la voiture voisine nous offre 2 bons morceaux de fromage pour la route, moment bien apprécié par Nico. 

    Cuzco - Nazca

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    De nouveau, la steppe altiplanique laisse place à la verdure et aux cours d'eau. Cours d'eau où les gens viennent faire leur lessive. On imagine que ceux qui n'ont pas de véhicule pour aller suffisamment en amont n'ont pas besoin de mettre de lessive étant donné le nombre de personnes affairées. Et quid de l'eau potable ? En ce qui nous concerne, nous ne buvons plus que de l'eau en bouteille depuis que l'on sait qu'il y a souvent de la contamination aux métaux lourds. Puquio est une belle petite ville, avec l'agitation désormais habituelle autour du marché et qui nous plait tant. Ce soir, pour varier de l'éternel caldo de pollo suivi du poulet riz frites, nous décidons d'entrer dans un restaurant exotique pour le coin, un bar/pizzaria. Pas de pizzas aujourd'hui, le four est éteint. On n'y mangera pas mais nous y rencontrons tout de même Henry, jeune sportif péruvien de 29 ans qui souhaite nous accompagner le lendemain avec son vélo. Nous acceptons avec joie puis nous dînons dans un fast-food qui par bonheur propose aussi des plats péruviens plus variés aux notes asiatiques. D'après Raquel, c'est un bête resto chinois mais d'après Nico, voici enfin la cuisine fusion dont on nous avait vanté les mérites.
    A 8h, pas d'Henry au rdv. Tant pis, nous partons car aujourd'hui c'est une étape difficile avec 1600m de dénivelé positif qui nous mèneront en 55km à 4200m mais où il n'y a rien. En fait, nous n'imaginons pas arriver jusque là. Après débutent les 97km de descente jusqu'à Nazca, 3600m plus bas.
    Quelle est belle cette journée ! Qu'ils sont beaux les paysages !

    Cuzco - Nazca

    Cuzco - Nazca

      En plus, la montée n'est pas si difficile, très régulière et à faible pourcentage, c'est à 10km du sommet que Henry nous rattrape. Lui, sur son vélo de course aura mis 2h40 là où il nous aura fallu 4h20. Il accepte volontiers de se joindre à nous pour le pique nique. C'est un jeune entrepreneur qui possède son propre restaurant à Puquio et qui souhaite développer les activités touristiques et sportives dans sa ville natale. Il a organisé le premier trail marathon de Puquio et a participé à l'ultra trail des Pyrénées.
    Comme nous avons avancé au delà de nos espérances, nous décidons de continuer pour basculer côté Pacifique. Une nouvelle fois, la descente n'est pas si nette et le petit vent de face nous l'annule pendant les premiers kms. Sur cette partie quasi déserte, une dame affairée avec lessives et une dizaine de jerricans auprès d'un ruisseau, nous demande de l'aide. Il s'agit de charger son lourd fardeau sur son tricycle-remorque. Les quelques centaines de kilos ne lui permettant pas de pédaler, elle tracte difficilement tout le chargement jusqu'à sa maison, 500m plus loin en montée.
    Nous la laissons, pensifs quand à ses conditions de vie, elle qui souhaitait nous offrir un petit quelque chose pour nous remercier.
    Ça y est, la vraie descente et dedans en sens inverse, un couple d'allemand, David et Johanna, partis la veille de Nazca, remontent courageusement les derniers kms.

    Cuzco - Nazca

    Tiens, moi qui disait précédemment que ceux qui disent que ça descend ne l'ont pas fait à vélo... Ben, même ceux qui l'ont fait à vélo t'induisent en erreur. Et dans notre descente, il y a bien 2 petites montées qui à cette heure tardive, ne sont pas les bienvenues. L'idée étant de descendre le plus bas possible pour échapper au froid.

    Cuzco - Nazca

    C'est à Huallhua (2400m) que l'on nous indiquera de camper dans la pampita. La nuit tombe et nous sommes affairés à monter la tente au milieu des crottes et bouses quand une mami bergère avec son troupeau, nous interpelle : "qu'est ce que vous faites ?"
    <nous sommes cyclistes et comme il fait nuit, on monte la tente. On nous a dit de venir ici. >
    Et en s'adressant à Raquel : "Viens m'aider à rentrer les bêtes dans l'enclos ! Crie leur vaca et chivo !!"
    Et voilà Raquel en bergère derrière le troupeau.

    Cuzco - Nazca

    Nico se joint à la troupe et quand tout le troupeau est enfin parqué, doña Nieves en profite pour nous faire voir les petits chevreaux. La mission suivante est filée à Nico qui devra tenir une chèvre par la patte pour permettre aux agneaux de têter pendant qu'il se débat avec une autre chèvre qui tente de lui bouffer sa chaussette.

    Cuzco - Nazca

    On aura bien ri mais il est temps de finir de nous installer.
    Le lendemain, pendant le petit déjeuner, doña Nieves viendra discuter avec nous. Elle, avec ses 60 ans, gère toute seule son troupeau car son mari est parti au village de ses parents. Ses filles sont loins, une en Espagne et l'autre en Argentine. Néanmoins, elle ne se sent pas de déménager: "j'ai peur de pas m'adapter loin de mon hameau de naissance et de me rendre malade à force de trop réfléchir... Au moins, ici, j'ai de quoi faire... En plus, j'ai de la peine pour ces pauvres bêtes". Elle a déjà été obligé à vendre quelques vaches pour pouvoir payer les frais de sa maison et manger. Elle vend du fromage de chèvre au marché de la ville de Nazca pour gagner quelques soles ou revend ceux de son frère. Sans eau potable ni électricité, elle préfère vivre là que quelques dizaines de kms plus bas, où la météo est plus clémente. On lui offrira quelques gâteaux secs, confiture, huile, tisanes et fruits qu'elle acceptera sans hésiter.

    Cuzco - Nazca

    Nous reprenons une nouvelle fois la route, cette fois avec une vue sur une dune énorme culminant à 2080m, le cerro Blanco.

    Cuzco - Nazca

    Cuzco - Nazca

    Cuzco - Nazca

    Une fois ce monstre de sable dépassé, nous arrivons à Nazca, ville au milieu du désert où l'on retrouve avec délice la chaleur et les ceviches.
    Au programme de ces quelques jours de repos, visite du cimetière de Chauchilla et tour en avion pour voir les géoglyphes ou lignes de Nazca.


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  • C'est aujourd'hui la reprise après trois semaines sans vélo et les dernières dix jours au chaud dans la jungle. Et surprise...! L'hiver a mis son manteau blanc et ce matin le toit de notre hostal est couvert de neige.

    La Paz - Cusco

    Mince ! Ce n'était pas prévu et nous sommes presque prêts à partir! Il ne nous manque plus qu'à récupérer notre linge à la laverie. Nous y sommes à 9h comme prévu mais l'employé après avoir téléphoné à sa collège nous demande de repasser une heure plus tard. On est au rdv à l'heure fixée mais il nous faudra encore attendre une bonne demie heure. Enfin, voilà notre linge, mais... Qu'est-ce donc cette drôle de petite étiquette jaune cousue dans tous nos habits ? Afin de pas perdre notre linge, ils ont cousu un Raquel_262 sur tout et pour économiser un peu, chaussettes ensembles, slips avec casquette et autre bizarrerie....

    La Paz - Cusco

    Nous terminons les saccoches et nous enfourchons nos vélos seulement à midi. Ça fait bizarre, il nous manque notre compagnon de voyage. En effet, notre ami Mathieu est rentré en France et c'est à deux que nous continuons. En plus, Nico a crevé et l'on commence par une réparation. 

    Nous sommes jeudi et, à El Alto, le jeudi c'est le jour de marché. Et c'est un gros balaise de marché qui fait un gros balaise d'embouteillage qu'il nous faudra 1h à traverser. Enfin, nous sommes sur la route direction le Lago Titicaca. En arrière plan, derrière les maisons qui bordent la route, on aperçoit les sommets complètement enneigés.

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    En Bolivie, la police ne fait pas grand chose, la justice est laissée à la charge des communautés qui font leurs propres jugements et exécutent les peines. Nous trouvons plusieurs panneaux en chemin dont un disant : "todo coche o persona sospechosa será quemada aquí mismo", "toute voiture ou personne suspecte sera brûlée sur place". Charmant !!

    Les kilomètres défilent plutôt bien car nous avons un profil descendant. Cela rend la reprise dans le froid plus agréable et nous apercevons le début du lac. Ici, beaucoup de panneaux incitent à ne pas polluer l'eau du lac et à ne pas jeter les poubelles en bord de route mais sans réel effet visible. Nous passons la nuit dans un vieil hostal où la propreté n'est que toute relative. Le papi proprio est spécialiste dans la construction de bateaux de totora (jonc) et il nous raconte qu'une de ses embarcations a traversé le Pacifique jusqu'en Australie.

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    Nous partons tôt, car nous souhaitons arriver à Copacabana, la ville touristique sur le lac avant le Pérou. Dans notre tête, lac égal à parcours plutôt plat. Ben... Non...

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    C'est qui  le plus chargé ?

    Les montées et descentes se succèdent et il nous reste le gros du dénivelé après le transbordeur. Ça ressemble à des radeaux qui transportent camions, bus et taxis de l'autre côté du détroit el Desaguadero.

    La Paz - Cusco

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    On prend des forces en mangeant empanadas, boulettes de riz et de pommes de terre farcies au port d'arrivée. Nos compagnons de traversée, des coureurs de rallye auto en pickup, nous proposent de nous amener à Copacabana car la côte est longue. Évidemment, on refuse et repartons ventre plein.

    La Paz - Cusco

    En effet, la côte est longue et nous prendrons quelques 500m, nous amenant ainsi à 4300m d'altitude au moment ou l'orage fait son arrivée.

    La Paz - Cusco

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    Grêle et pluie sont de la partie mais heureusement les éclairs pètent au loin sur le lac. Voilà enfin la descente et nous arrivons à l'une des destinations touristiques prisées de la Bolivie, Copacabana. On se trouve une chambre et le soir, nous finissons les bolivianos au restaurant avec Terminator 2 à la tv.

    Ce matin, nous rentrons au Pérou !

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    La procédure est simple et rapide, nous repartons en moins de 5min et 1h de moins à la montre. Ici, il y a plein de tuc-tuc (moto taxi) et de vélos à 3 roues (taxi ou remorque).

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    Cette fois, la route du lac est bien roulante. Nous trouvons un cyclo colombien parti de La Paz sur un vieux vélo junior rose trop petit pour lui. Son objectif : la Colombie. On a mal pour lui... Quelques kms plus loin, c'est un couple d'allemand partis d'Alaska il y a 18 mois et qui terminent à Ushuaia.

    L'orage menace et nous mangeons sous quelques gouttes en nous demandant si l'on continue ou pas. On descend en toute hâte à la ville pour trouver un abri mais l'orage passe après une courte averse de grêle.

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    Nous continuons donc jusqu'à Ilave où nous faisons la rencontre de 2 cyclos catalans à notre hostal. Eux vont vers le sud et choisissent les pistes. Nous passerons une agréable soirée ensemble.

    Une cinquantaine de kms nous sépare de Puno, point de départ pour les iles flottantes de Titicaca. Nous y arrivons juste pour le départ d'un bateau. On file dedans en laissant les vélos sous la surveillance de la compagnie. Ce tour prendra 3h, nous amenant sur une des 90 îles de totora.

    La Paz - Cusco

    Ces îles flottent grâce à 4m d'épaisseur de racines de jonc.

    La Paz - Cusco

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    Bien sûr, l'île sur laquelle nous allons est purement dédiée au tourisme et une fois les explications passées, il s'agit d'essayer de vendre de l'artisanat.

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    Il faut ensuite prendre une embarcation de totora pour se rendre à la deuxième île ou l'on goûtera la truite du lac à la plancha. Les cholitas chanteront même l'Alouette, gentille alouette...et vamos a la playa,oh,oh,oh...

    La Paz - Cusco

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    Retour au port, où nos vélos nous attendent. Sortie touristique mais très sympa ! Il est 15h, il reste 2h30 de jour pour arriver à Juliaca, notre première grande ville au Pérou et un superbe hostal sans douche suicide. 

    Sortir de la grande ville à l'heure de pointe, c'est toujours un peu stressant mais on commence à être habitué. Pédaler parmis les conducteurs impatients, leur coups de claxon et leurs gaz d'échappement de sans plomb 84 est une expérience pour tout cyclo voyageur en Amérique du Sud. On ne comprend toujours pas pourquoi tous les commerces concurrents se mettent côte à côte pour vendre exactement la même chose. Aujourd'hui on découvre l'avenue des stations essence. D'habitude c'est la rue des coiffeurs, la rue des magasins de poulet à la broaster, la rue des fruits et légumes, etc... 

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    A 09h45, petit creux pour Nico et ça tombe bien car en bord de route, une jeune fille vend un asado de mouton avec pommes de terre andine.

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    Les clients de la table d'à côté sont des grossistes en papaye qu'ils vont chercher à Puerto Maldonado (la jungle). Ils tiennent à nous en offrir et l'on se régalera plusieurs jours avec. 

    La journée avance et le vent se lève. Bizarrement, il y a de moins en moins de voiture sur la route.

    La Paz - Cusco

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    En croisant 2 cyclos du Pays Basque espagnol, nous apprenons qu'il y a plusieurs barrages sur une quarantaine de kms. La raison est une grève générale indéfinie à cause de la contamination de l'eau par les métaux lourds en provenance d'une mine d'or. Les citoyens organisent donc un blocus de la région en empêchant tout le traffic routier. Les basques ont pu toutefois passer après dialogue avec les gens. Nous croisons un cyclo Hollandais qui lui ne sent pas la situation très sereine, souhaitait prendre un bus pour sortir du coin mais impossible de trouver une place. Il fait donc demi tour en vélo. Nous continuons et commençons à trouver verre et pierre au milieu de la chaussée. Nous arrivons à la première barricade ou se tient un discours. Nous avançons en marchant près des vélos quand un manifestant jette un débris de fer devant le vélo de Nico. L'ambiance est tendue mais le collègue du manifestant zélé nous indique par où passer pour éviter les débris. Nous voilà maintenant au cœur du discours et le leader avec un mégaphone à la main se dirige vers nous pour nous expliquer la criticité de la situation. La contamination de l'eau potable se retrouve dans le sang des enfants qui développent des maladies. La région essentiellement tournée vers l'élevage dépend de la rivière où l'on ne trouve même plus un poisson. Et vous les étrangers, qu'en pensez vous ? Et voilà Nico, mégaphone à la main qui commence à s'exprimer avec ses progrès en espagnol : "l'accès à l'eau potable est un besoin primaire, l'argent ne devrait jamais être plus important que la santé" . 

    On repart avec les applaudissements et le rire du public : "Au moins, on a compris ce qu'a dit le gringo !". 

    C'est dans une ville fantôme, tout magasin fermé et débris dans la rue, que nous cherchons notre logement. Nous y arrivons enfin et irons manger chez les cousins qui tiennent l'hostal restaurant concurrent de l'autre côté de la rue. C'est la rue des hostals. Les enfants du restaurant nous tiendront compagnie toute la soirée et poseront pour la photo avec géant Nico.

    La Paz - Cusco

    Ce matin, nous repartons sans trop savoir comment vont se dérouler les 40kms de blocage.

    A peine sortie de l'hostal, nous voyons un cortège de manifestants qui avance dans notre direction et toutes les portes et volets se ferment à leur arrivée. Nous décampons et 2 virages plus loin, tombons sur 2 français piégés par la grève. Eux, ont du cacher leur voiture car on leur a dit que les manifestants pourraient s'en prendre à elle. On les abandonne à leur triste sort en leur conseillant de rentrer dans leur hostal. À la sortie de la ville, une barricade. On discute avec eux et on fera une interview facebook live avant d'être autorisé à passer. 6 blocages nous attendront avec à chaque fois la même scène. Ils nous voient arriver, se mettent debout pour bloquer la route, nous marchons près du vélo, disons bonjour en souriant, on discute de la situation, de notre voyage puis ils nous laissent passer.

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    On arrive à Santa Rosa où les manifestants parlent de durcir la grève, aussi continuerons nous encore quelques kms avant de pique niquer. Déjà le vent se lève et nous forçons pour avancer. Dans l'ascension de l'Abra La Raya, nous rencontrons Tim Tower, américain de 70 ans qui chaque année part 4 mois en Amérique du Sud et qui alimente le site crazyguyonabike.com.

    La Paz - Cusco

    C'est une nouvelle fois quand nous sommes au sommet que l'orage arrive et nous dévalons la descente jusqu'au thermes d'Aguas Calientes et ses eaux à 42c !!!

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

    Départ matinal pour une longue étape, le but étant de s'approcher au maximum de Cusco en sachant que le profil est descendant selon maps.me, mais c'était sans compter sur le vent de face qui nous le transforme en faux plat montant. C'est la semaine des rencontres cyclos et nous trouvons un duo suédoise et africain du sud. Lui, est un voyageur au long cours et elle est partie d'Ushuaia comme nous. Nous les laissons pour les retrouver quelques kms plus tard devant un restaurant où 3 familles de cyclos suisses avec leurs enfants profitent des vacances d'été pour faire Cusco-Titicaca. Nous repartons avec le duo et iront boire un smoothie en guise de goûter au marché du village suivant. Le stand est tenue par une jeune fille d'à peine douze ans et qui nous préparera 2 litres de smoothie papaye-ananas pour 2e50....

    Nous décidons de poursuivre jusqu'à une maison colonial indiquée sur ioverlander. Très bon choix puisqu'il s'agit d'un workaway avec 14 jeunes bénévoles venant du monde entier et qui aide Luis le jeune propriétaire péruvien à améliorer sa ferme hostal. Nous passons une agréable soirée à échanger avec les volontaires.

    La Paz - Cusco

    Aujourd'hui, dernière étape pour arriver à Cusco. Nous passerons par la capitale nationale du cuy (cochon d'inde à manger), celle du pain puis du chicharrón (peau de cochon frite) avant d'attaquer 20kms interminables à respirer les gaz d'échappements  des bus qui te coupent la route tous les 300m pour charger ou décharger les passagers.

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

    Nous logeons dans un hostal avec au moins 10 autres cyclos qui parcourent l'Amérique du Sud et chacun à sa façon (piste, route, léger, chargé, avec saut de section en bus, sans bus, etc...).

    On profite de la grande ville pour se faire quelques plaisirs gastronomiques et préparer la prochaine section qui s'avère très montagneuse.

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

    En cherchant des informations sur le parcours, nous sommes tombés sur wasicleta, une association locale qui promeut le vélo comme alternative à la voiture. Elle fait office de casa de ciclistas en échange de toutes sortes de tâches pour entretenir leurs locaux.

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

    En déambulant dans la capitale Inca, nous tombons sur un défilé digne du 14 juillet. La ville est en effervescence et tous les corps de police, pompiers, militaires, cavalerie, scouts, écoliers, tous en uniforme, paradent fièrement devant la foule réunie. 

    La Paz - Cusco

    La Paz - Cusco

     


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  • Durant ces 3 semaines passées sans nos vélos, nous avons pu déambuler dans La Paz, la ville des merveilles, faire l'ascension du Huayna Potosi et aller voir la jungle et la savane. Parceque une image vaut plus que mille mots, voici le résumé :

     

    Diaporama La Paz

    La boutique de sorcellerie avec foetus de lamas... 

    De la cordillère royale au bassin amazonien

     

    Diaporama Huayna Potosi 

    Diaporama selva 

    Diaporama pampas 

     


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  •  

    Parcours total avec Mathieu 


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