• San Juan - Pedro Ruiz

    Ce matin du 14 octobre, nous avons l'impression d'être un jour de fête nationale. Hier, tard dans la soirée, sous la pression des peuples indigènes, le gouvernement a acté la remise en place des subventions sur les combustibles. Après 12 jours d'une paralysie totale, c'est la joie et le soulagement qui se lisent sur les visages. Nos hôtes, tout particulièrement.

    San Pablo - Pedro Ruiz

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    Enfin ! Le camion collecteur de lait va pouvoir passer. Le ciel, lui aussi est de la fête et ce matin, il n'y a pas un nuage. Juan nous propose de nous amener voir le Chimborazo en voiture à quelques kms. Les barrages de pierre, terre, pneus et arbres sont déjà démontés ou ne gêne plus la circulation. Dès l'annonce de la fin du paro, les indigènes ont commencé à libérer les axes routiers.

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    Fenêtre baissée, Juan salue tous les passants au son du "¡se acabó el paro¡.   Nous avons de la chance et nous voyons pour la première fois, le sommet de l'Equateur entièrement dégagé.

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    Il est temps de se séparer de nos hôtes si acceuillants qui nous offriront du dulce de leche casero. La finca Castillo de altura est vraiment un lieu génial.
    Aujourd'hui, nous allons vers le sud. Oui, vers le sud. Nous souhaitons rejoindre le Pérou et parcourir le nombre de kilomètres qu'il nous manque jusqu'à Huaraz où nous avions pris un bus.
    Nous descendons donc vers la Panaméricaine. Tiens, un premier petit bouchon. Un camion de fruits et légumes est posé sur le flanc dans le fossé. A priori, il a du essayé de contourner le barrage de troncs d'arbres sans voir le trou. En tant que deux roues, on double et on passe sans encombre.
    La Panaméricaine d'Equateur ressemble à une petite nationale française. Bon revêtement et pas trop de trafic, parfait. Cela fait à peine 3kms que nous y sommes et voilà qu'on nous fait signe depuis la station service. Surprise ! 2 cyclos comme nous. L'un d'eux, son vélo, ses saccoches usées jusqu'à la moelle, nous rappellent quelqu'un... Oui, c'est Tomas, cet Allemand un peu étrange. Il voyage en vélo depuis 2014 et lorsque l'on avait rencontré à Ushuaia, il avait un soucis mécanique qu'il voulait réparé à Sao Paulo (à 5600km)... Nous ne connaîtrons pas le nom de son acolyte. Tout juste, comprenons nous qu'il souhaite lui aissi aller au Pérou mais qu'il va vers le Nord. Les cyclos voyageurs doivent tous être un peu étranges :-) Nous apprendrons que eux non plus n'ont pas été bloqué par les barrages.
    Nous les laissons et continuons notre chemin où tout le monde est heureux, joyeux et nous salue. Une euphorie reigne aujourd'hui et ça se confirme avec les premiers convois d'indigènes de retour de Quito. Dans chaque village, une tribune où les héros racontent les aventures en Queshuespagnol devant une foule tellement nombreuse que même la route est envahie.

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    Tout le monde est là, vêtu des habits traditionnels (ici en rouge) en scandant "¡Sí se pudo!" (oui, c'était possible !!).
    On aura juste le temps de quitter la ville avant que le grand rassemblement de convois n'y arrivent. Les camions sont remplis de personnes jusqu'au toit et escortent les pickups des "héros" qui posent fièrement avec leur bouclier en bidon d'essence et le drapeau équatorien. Le tout accompagné d'une musique partisane entrainante.

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    Quinoa

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    Route presque dégagée 

    Nous arriverons à Alausi, ville départ du train de la Nariz del Diablo.

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    Dans l'hostal le mois cher de la ville, Raquel se fera piquer pour une bête inconnue pendant la nuit. En inspectant la chambre, nous ne verrons que des cafards.
    Aujourd'hui, on doit contourner la profonde vallée  qui a donné tant de difficulté à la construction de la voie ferrée.

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    Un camion qui avait tenté de forcer un barrage 

    Ici, le fameux train monte en zig zag, un virage en marche avant, un virage en marche arrière.

    Didier, un collègue de Nico, avait pu, il y a quelques années, faire le trajet sur le toit du train. Depuis, un touriste y est mort et c'est désormais interdit. 

    De la route nous ne verrons que l'un des virages, près d'un arrêt de bus où l'on rencontre une abuelita.

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    Celle-ci se déplace difficilement et en discutant avec Nico, vient de rater son minibus et le vendeur de chips. Elle nous raconte que la grève a été terrible. Elle n'a rien eu à manger et elle a faim. C'est pourquoi elle essaie d'aller en ville pour trouver de quoi se sustenter. On profitera de la pause banane pour partager avec elle. "¡Que Dios los bendiga!".

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     Mer de nuage

    Après une journée bien casse patte, nous trouvons refuge dans un petit village. On nous propose un toit, dans l'arène de combat de coq.

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    Rigolo, c'est bien la première fois. On finit de monter la tente quand une dame parlant plus queshua qu'espagnol nous invite à dormir dans son garage. Encore mieux ! Elle descendra même un matelas et quelques couvertures. Le lendemain, elle nous préparera même le petit-déjeuner !!

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    Journée casse-pattes

    Nous sommes assez marqués par les étapes précédentes et nous choisissons de nous arrêter à Cañar, une ville toute en pente.

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    Malgré la fin du paro, les rayons de produits frais sont bien vides. Heureusement que l'on trouve toujours nos bananes Landrivon (bien mûres avec des tâches noires).  Ce soir là, nous dînerons dans un restaurant de grillades sans hottes d'aspiration. Huumm ! Qu'on sent bon à la sortie !
    Petite nuit en raison de deux couples venus vérifier la résistance de la literie dans les chambres voisines. Les boules quies de Nico lui seront bien utiles.
    Au Pérou, la haute fréquentation des "loves hotels" était liée à la cohabitation multigénérationnelle dans un habitat réduit. L'intimité était donc limitée. Peut être est ce pareil en Équateur ?
    Ce matin, on attaque dans le dur avec 10kms de montée. Surprise ! On y croise un cyclo.
    Il s'agit de Sam, un tourdumondiste anglais parti il y a 2 ans et demi (pedalingtheglobe.com). Lui, a eu des soucis avec le paro. Peut-être est-ce parce qu'il ne parle pas trop espagnol, mais côté jungle, il s'est fait crever les pneus et tailler une saccoche à la machette.
    Ça y est, le sommet de la côte et une longue descente vers Cuenca où l'on passera 2 nuits.
    La ville est magnifique, l'architecture lui a permis de figurer au patrimoine culturel de l'humanité.

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    Nous reprenons la route et croisons un cyclo espagnol de Galice parti il y a 4 jours de Loja. Il nous raconte qu'il a souffert des ascensions et de l'altitude. Humm, ça promet....

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    On sentira passer les côtes mais heureusement, nous sommes désormais complètement acclimatés.

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    Drôle de plante derrière Raquel 

    Toutefois, la cordillère équatorienne est beaucoup plus humide. Dans la journée, on scrute les nuages chargés de pluie et à la nuit tombante, le brouillard nous oblige à sortir la frontale pour être plus visible.

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    Ce soir, nous dormirons dans un spot ioverlander. Ici, une station service dotée d'une douche chaude pour Raquel et froide pour Nico...
    On vous avoue que même froide, la douche est bienvenue tant on aura transpiré. Le responsable de la station nous laissera même nous installer dans un bâtiment en construction pour bénéficier d'un toit.

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    Aujourd'hui, de nouveau, séance pour les jambes et même si l'on commence par 26 kilomètres de descente, il nous en reste 46 de montée jusqu'à Saraguro.

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    Petite famille équatorienne voyageuse

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    En lisant un blog, nous apprenons qu'il est possible de suivre la rivière par une piste qui nous amènera jusqu'à Loja. Cette piste est magnifique et quelque peu boueuse. La pluie des derniers jours a provoqué quelques glissements de terrain dont un qui a enlisé un bus à seulement 500 mètres du départ.

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    Qu'est-ce qu'on fait ? On continue ?
    Il y a juste de quoi passer avec le vélo, en prenant garde de ne pas glisser dans la rivière.
    A notre surprise, au fur au mesure qu'on avance, on retrouve des hameaux, des petits fermes et même une ligne de bus qui rejoint tous ces petits villages.

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    Les étales de fruits et légumes sont remplis (en direct du producteur) et nous achèteront des mangues à prix défiant toute concurrence.
    Enfin, voilà Loja. Cette ville a une connotation toute particulière pour Raquel, car c'est ici il y a 3 ans qu'avait eu lieu le raid la Saharienne où elles avaient participé avec Laurence, Patricia et Sandrine. Que de bons souvenirs !

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    À Loja, nous décidons qu'il est urgent de changer le pneu arrière de Nico.

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    Trouver 29x2.10 n'est pas facile. Par chance, dans la seconde boutique, travaille Edgardo, un vénézuélien, cyclotouriste à ses heures. Il a parcouru durant un an et avec 12 autres copains, l'Amérique du Sud. Du coup, nos problèmes, il les connaît bien. Je me plains d'un léger voile dans ma roue changée en Argentine. Ahhhh, mais elle est cassée ! Zut, donc, un pneu, une roue. Edgardo continue son checkup. La chaîne est morte, les plaquettes sont cuites, le roulement arrière est à changer. La chaîne de Raquel aussi. On lui fait remarquer que les chaînes ont été acheté à La Paz mais ne sont utilisées que depuis 850 kilomètres. Et bien, ce sont des contrefaçons... Quand je pense au mal qu'on s'est donné pour trouver les chaines.... Quand à mes plaquettes changées elles aussi il y a 850 km, je suis trop lourd... Le vélo chargé pèse entre 45 et 50 kg, auxquels s'ajoutent mes 85kg. Dans les pourcentages Equatoriens, ça chauffe vite et donc s'use encore plus vite.
    On va passer la matinée à prendre un cours de mécanique en même temps qu'il répare les vélos. Au final, il ne nous fera pas payer la main d'œuvre. Merci Edgardo !!

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    Il est 13h et on faim. Avant de quitter Loja, nous passons par les bouibouis restaurants du marché. On pose nos vélos à côté de nous et nous installons à la table commune. En face, un couple d'étudiants en architecture nous questionne. D'où venez vous ? Ou allez vous ? Etc... Nous apprenons que la soeur de l'un d'entre eux voyage elle aussi en vélo direction le sud. On affinant nos questions, on se rend compte que l'on a connu son vélo à l'île Cactus au Salar de Uyuni quand sa soeur avait prêté son vélo à un copain de passage. Elle, nous ne l'avons pas vu, mais une cyclotouriste voyageant par la jungle en compagnie d'une autre cyclo allemande, ça limite le champs des possibilités. Le cyclomonde est petit !
    C'est sous la pluie mais pour une toute petite étape que nous repartons direction la ville de Vilcabamba.

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    Nous sommes dans le pays du café, du chocolat et des plantations biologiques. Attirant de nombreux hippies dans les années 70 ainsi que les étrangers cherchant la jeunesse éternelle, Vilcabamba est connue comme la vallée des centenaires (et en bonne santé).

    En discutant avec le gérant de la pension de famille, celui ci nous dit : "S'il pleut ici, de l'autre côté de la montagne, ça sera le déluge. C'est comme une mini cordillère. Ça grimpe fort et longtemps, prenez un bus !".
    Pffiu ! On n'est pas en sucre !
    Le lendemain, il pleut.... Et même très fort. En même temps, ça monte tout autant qu'il pleut. La montagne est marquée par les glissements de terrain. On trouve de nombreuses pierres au milieu de la route et l'on surveille une éventuelle chute.

    L'avantage de la montée, c'est que même sous la pluie battante et à 2800m, tu n'as pas froid. Dans la descente de 1100m de dénivelé en 12km, c'est un autre son de cloche.

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    On arrive congelé à Valladolid où une douche bien froide nous attend !! En Amazonie, la douche chaude n'est pas très courante et ce site ne fait pas exception.

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    C'est toujours étonnant pour nous de voir comment ses lieux qu'on l'on juge comme éloignés de la civilisation sont en fait tant peuplés. Au bord de la route, de nombreuses petites maisons, certes de bois et de tôle, mais les gens y vivent et y cultivent ananas, papayes, bananes, mangues pour les vendre au marché ou directement en bord de route.

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    Quelques kilomètres avant Zumba, ça en est finit avec le goudron. Désormais ça sera de la piste de terre jusqu'à la frontière.

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    Nous arrivons à Zumba où justement débutent les fêtes de la ville pour 3 jours.

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    Nous y trouvons une boutique de couches/laverie qui nous donne rendez-vous pour récupérer le linge le lendemain à 9h.
    Aujourd'hui, on repasse au Pérou. Nous sommes prêts à partir au plus tôt pour éviter les averses. Il nous faut toutefois préalablement récupérer le linge. J'y suis dès 8h45, plein d'espoir qu'il sera déjà prêt. Boutique fermée... J'y reviens à 9h, puis 9h15 et ainsi de suite jusqu'à 10h où la gérante daigne enfin ouvrir son établissement. Ça y est, on peut partir, en plein pendant l'averse et couvert de la tête au pied. Pendant la descente, c'est génial mais voilà une première montée et l'on se transforme rapidement en papillottes vapeur. La cuisson à l'étouffée ne nous convenant guère, on choisit d'être mouillé par la pluie plutôt que par notre sueur.

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    La piste est boueuse et encrasse la mécanique du vélo. La chaîne de Raquel ne se décolle plus du plateau et s'auto coince. On arrivera à nettoyer un peu, lui permettant de continuer sur la Poderosa.
    En chemin, on croise quelques bus chargés de passagers jusqu'au toit. Tous s'en vont à la fête de Zumba.

    Dans la montée de la mort du jour, ils laisseront la priorité à Nico qui essoufflé, aura toute la peine du monde à les remercier. 

    Enfin ! La dernière descente d'Equateur.
    Raquel descend sans encombre tandis que Nico ne peut déjà plus freiner son vélo. Les plaquettes sont cuites en 250km. Du coup, dans les parties les plus pentues, il marche à côté.
    Nous voilà au pont international de la Balsa et passage frontière. Chose rare mais appréciable, on se boira une bière à midi pour fêter le changement de pays.

    Formalités équatoriennes passées, nous traversons au Pérou. Devant nous, un couple de colombiens en mode sac à dos/artistes de rue et un motard que j'estime allemand.
    Aucun d'eux ne sera autorisé à quitter le territoire. Les colombiens ont dépassé de 5 mois la durée du visa touristique et doivent s'affranchir d'une amende de 600 soles chacun (~1€/jour de dépassement). Le motard, lui, malgré un passage chez le notaire lors de l'achat de la moto, n'a pas les papiers en règle. Officiellement, la moto est toujours au nom de l'ancien propriétaire.
    Nous passons sans encombre et mangeons une glace pour fêter une nouvelle fois le changement de pays et le retour au goudron.

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    Nous nous arrêtons au premier village et faisons un nettoyage des vélos qui décidément en ont bien besoin. Nous sommes vite entourés par tous les enfants du village qui nous posent plein de questions. Certains connaissent la France et même la tour Eiffel vue dans les dessins animés.
    Ce matin, nous avons une belle bute à grimper pour atteindre San Ignacio. On se rappelera les paroles de l'hôtelier de Zumba qui nous disait qu'on y arriverait le jour même. Encore un qui n'a pas essayé la route en vélo. 42 kms et 1200D+ plus tard, nous voilà à la ville grouillante et bruyante, typique de ce que l'on avait déjà connu au Pérou. On se réfugie d'une averse en déjeunant dans un bouiboui. C'est mon anniversaire, c'est la fête ! L'après-midi, nous redescendons quasiment l'intégralité du dénivelé du matin en longeant des champs d'ananas et bientôt des rizières ! Ça alors... On se croirait en Asie !

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    Notre route longe la rivière en crue en raison des fortes pluies. La couleur et volume d'eau sont impressionnants. À Puerto Ciruelo, petit hameau, nous cherchons un spot ioverlander que nous ne trouverons jamais. Alors que nous faisons demi tour, un restaurateur nous fait signe.

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    Je lui dis que l'on cherche un endroit où monter la tente et si possible à l'abri de la pluie. Nous sommes cordialement invités à nous installer sous le porche de la cour du restaurant.

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    A peine arrivés, son épouse nous offre une assiette pleine de bananes. Lui, nous fera une petite visite du village et du bord de rivière.

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    Nous fêtons l'anniversaire de Nico avec nos hôtes en buvant des bières tandis que les moustiques ou zancudos dînent français et espagnol.

    Bonne surprise pour le lendemain, Jaen est beaucoup plus proche que prévu !
    Nous partons assez tôt pour éviter pluie et chaleur.

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    En chemin, nous rencontrons Milton, un cycliste local qui fait son entraînement du dimanche. Il nous conseille vivement le parcours de l'oriente (jungle) pour les prochains jours.
    Il fait une chaleur terrible et nous déjeunons à l'ombre de la maison d'une abuelita.
    Aujourd'hui à Jaen, c'est la foire internationale du café. Ça aurait été celle du cacao, on se serait sûrement arrêté :-) On retrouve le trafic routier essentiellement constitué de moto taxis assez nerveux. L'un deux, tournant sans me regarder, me fait peur et je termine sautillant par dessus mon vélo dans le caniveau.
    Le soir, nous réfléchissons avec Raquel sur le parcours de la jungle. C'est vrai que ces paysages nous enchantent et la température encore plus. C'est maintenant le début de la saison des pluies et la cordillère, que nous avons connue fraîche mais sèche, est désormais tout autant pluvieuse que l'oriente. À choisir entre trempés de pluie au froid ou au chaud, notre choix est fait.
    Après une petite ascension, nous attaquons une longue descente où nous bifurquons pour l'Amazone. Sur la route, nous rencontrons quelques serpents écrasés.

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    Certains sont assez gros. Les pluies des derniers jours font aussi sortir de gros mille-pattes rouges qui arpentent le goudron. Selon les locaux, ils auraient des vertus cicatrisantes grâce à l'iode qu'ils contiennent. En attendant, leurs vertus ne les protègent pas des voitures et c'est un carnage sur la route. Nous essayons de ne pas rouler dessus mais parfois scraaatch, y en a un qui se suicide sous nos pneus. Beurk !

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    Le soir, après avoir traversé de superbes paysages de rizières mêlées aux cocotiers, nous arrivons à Puerto Ciruelo.

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    Malheureusement, il n'y a pas de logement. Nous rentrons donc dans l'école où après un appel au directeur, nous serons autorisés à camper et utiliser les installations.

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    La seule condition sera que nous ayons quitté l'établissement avant 6h30. Les enfants, très curieux, viendront nous observer monter le campement et nous faire un interrogatoire en règle.

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    A 5h30, le réveil sonne, nous plions et chargeons tout. Nico répare la chambre à air crevée la veille quelques kms avant d'arriver. Une fois celle ci réparée et rangée, nous nous dirigeons vers la sortie de l'école. M*rde, le pneu avant aussi a crevé. Allez, c'est reparti pour une réparation.
    Cette fois, c'est bon ! Nous quittons le collège direction la rivière où nous prenons le petit déjeuner sur ce qu'il reste de la plage, pendant qu'un homme fait sa lessive.

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    Il s'agit du monsieur Loyal du cirque voisin. On discutera quelques minutes avec eux et en présentant son jeune clown, Mr Loyal dira "él viene de Tarapoto y, por eso, tiene cara de coco". Ça fera rire Raquel, mais pas du tout le jeune clown. Sur ces bonnes paroles, nous continuons.
    On suit toujours notre rivière bien en crue.

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    Un rêve de kayakiste. David s'y régalerait !

    San Pablo - Pedro Ruiz

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    En regardant la carte et après confirmation des gens du cirque, on peut s'épargner 2h d'ascension en suivant une piste près de la rivière.
    Arrivés au croisement, il y a des camions chargés de pierre qui en rentrent et sortent. Certains chauffeurs nous disent que c'est sans issue.
    Nous ignorons copieusement ces informations et attaquons une belle montée dans la boue. De nouveau, les chauffeurs nous avertissent. Rien à faire, on continue pour arriver devant un panneau interdisant le passage. A gauche, dans les arbres, une petite piste. BINGO ! Et nous voilà descendant un chemin. Quelques centaines de mètres plus tard, nous comprenons le problème... Il n'y a plus de chemin, emporté par un cours d'eau. Pour nous, cyclos, ça passe à pied et un peu sportif, mais ça passe.

    Nous sommes à nouveau sur la route mais la mécanique est pleine de boue. La chaîne de Nico fait elle aussi un tour dans le plateau. Il faut nettoyer.

    San Pablo - Pedro Ruiz

    C'est une dame vendant des bananes en bord de route qui nous permettra d'utiliser un robinet et ainsi faire un nettoyage de fortune.
    Il ne nous reste que quelques kilomètres avant d'arriver à un nouveau choix. La cordillère ou la jungle. Cette fois, si nous choisissons la jungle, nous souhaitons aller jusqu'à Pucalpa à 1000km et y prendre un bateau pour Iquitos. De là, nous ferons une traversée de frontière par le fleuve Amazone afin d'arriver à Coca en Équateur.
    N'ayant toujours pas décidé, nous nous arrêtons à Pedro Ruiz au croisement des chemins pour prendre un peu de repos.
    Hier, nous pensions nous reposer en faisant la rando de la catarata de Gocta. Gocta, avant 2006 n'était qu'une chute d'eau parmi tant d'autres. L'arrivée d'un topographe allemand, lui a permi d'être classée 5ème plus haute chute du monde avec ses 771m.
    Au lieu de repos, nous avons fait 21km, 1300m de dénivelé positif et négatif mais surtout pris 2 averses diluviennes sur la tête...

    San Pablo - Pedro Ruiz

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    Raquel, ça t'embête si on prend un autre jour de repos ?
    La pluie fraîche a seulement 2300m d'altitude nous a conforté de notre choix de ne pas repasser par la cordillère. Si à 2300m il fait froid, imaginez à 4000m !

    « Jaén le 27 octobre 2019Pedro Ruiz - Coca »

  • Commentaires

    1
    Kiki
    Lundi 4 Novembre 2019 à 14:54

    Fouf ! Rien que de vous lire, je suis vané !

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