• Cali - Santa Marta (FIN)

    Après un nouveau passage par la case atelier vélo, la monture de Nico ressort avec un freinage enfin efficace et le plein de rayons. Pour la Poderosa, on choisit de ne rien faire. Son dérailleur est bien tordu, ça gratte mais si l'on s'en tient à notre prévision de parcours, il ne nous reste qu'une cordillère à grimper puis 700Km de plaine appelée "la côte".

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nous quittons donc Cali de bon matin ce vendredi. Nous avons quelques 200Km en fond de vallée à parcourir entre 2 des 3 cordillères du pays avant de remonter vers Medellin. C'est une zone de plaine agricole fertile et l'on voit les nuages s'entasser au loin dans les montagnes.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nous n'avons guère de choix au niveau routier et après une cinquantaine de kilomètres, nous rejoignons la Panaméricaine. Il est midi et il fait très chaud. Pas d'ombre aux alentours alors une fois n'est pas coutume, nous nous arrêtons manger dans un restaurant d'autoroute sous les ventilateurs. Nous terminerons la journée à Bugalagrande après 110Km de pédalage. Bugalagrande c'est la ville de Nestlé et l'usine immense arbore tous les logos de la marque. La ville est sympathique et la place est décorée pour Navidad qui s'approche à grand pas. A la sortie des courses, une famille avec deux enfants en bas âge quémande de l'aide. Nous revenons vers eux quelques minutes plus tard avec des pains fourrés au fromage en guise de repas du soir. En réfléchissant un peu, on se dit que décidément, on n'est pas très ville et que plutôt que de viser Medellin, on ferait peut être mieux d'aller voir directement Guatapé, son peñol et son lac. Un rapide coup d'oeil à la carte nous indique que l'on peut se sortir de la Panaméricaine dès le lendemain. C'est donc matinal et par une fraîcheur toute relative que nous nous dirigeons désormais vers Pereira qui se situe au début de la montagne. La pause du midi sera égaillée par le jeune chiot tout mignon de la boulangère.

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    Cet après midi, il fait encore plus chaud et lourd que la veille. Avant l'ascension vers Pereira, nous sirotons un jus de canne frais.

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    Dans la montée, nous nous faisons doubler par 3 cyclistes routiers. Nous les retrouvons au sommet près des stands de vendeurs d'ananas. Nous échangeons quelques mots et apprenons qu'ils font leur sortie du weekend (samedi, Cali-Pereira ~ 220Km et l'inverse le dimanche). On leur indique que nous passerons par Manizales et à leurs têtes, on comprend que ça va grimper. Sympas, ils nous offriront l'ananas que l'on savoure pour le ravito. Pereira est une grande ville et ici il y a beaucoup de pauvreté affichée. Les gens dorment à même le sol sous les ponts et je ne suis pas mécontent de ne pas aller voir la misère qui nous brise le cœur à Medellin. Dès la sortie de la ville, nous attaquons à grimper. La route est étonnante, 2 voies d'un côté de la vallée pour ceux qui descendent et 2 autres sur l'autre flanc pour nous qui montons. A un moment la route monte en colimaçon, comprenez par là que l'on repasse pile au dessus de là ou l'on était quelques centaines de mètres auparavant.

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    Nous sommes désormais dans la zone cafetière et nous retrouvons les paysages de montagnes verdoyantes. Au sommet, on trouve un jeune homme qui fait sa lessive dans le caniveau. Je pense d'abord à un vénézuélien mais non, c'est un colombien qui bourlingue. On profite pour bavarder un peu et partager une banane de ravitaillement. S'en suivent 400m de descente et 1000m d'ascension pour rejoindre Manizales. Cette fois, on trouve une route secondaire bien calme bordée de cafetiers.

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    L'arrivée dans la ville est plus difficile car le pourcentage se fait plus important. Enfin nous rejoignons notre "maison d'hôte" en centre ville après avoir traversée une artère principale de la ville bondée en cette période de courses de Noël. La ville est construite sur une montagne et l'arrête est l'avenue principale. A chaque intersection, une pente à 20% à gauche et à droite, on se croirait à San Francisco.

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    Notre hébergement est conforme à la description, très central, très propre et sa propriétaire... mal aimable ou plutôt, on a l'impression d'être de trop. Vérification faite en regardant les avis, tout le monde fait le même constat. Bonus d'amabilité, comme booking nous a fait un tarif promo, elle se permet de nous retirer le petit déjeuner pour compenser. Rien de bien important au vu de la quantité qu'elle proposait et nos besoins en ces temps de vélo. Nous passerons 3 jours dans la ville et profitons pour aller voir l'exposition Bodies.

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    Bodies, ce sont de véritables corps humains qui ont été transformés par une technique appelée plastoformie. Cela dure 1 an et permet de remplacer tous les liquides du corps par un composite. Les corps sont ensuite exposés pour présenter le fonctionnement de notre organisme. J'en profite pour étudier la colonne vertébrale car la mienne me fait de plus en plus souffrir. Raquel est subjuguée par la finesse et le niveau de détail. Elle aurait adoré voir ça durant ses études de kiné.

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     Le système circulatoire

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    Les guides sont des étudiants de médecine qui de temps en temps réaniment un visiteur qui ne supporte pas la vue de ces corps.

    Le lendemain, nous repartons par un itinéraire bien peu fréquenté.

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    Une route magnifique mais que je suis très heureux de parcourir maintenant qu'on a la forme et pas en début de voyage.

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    Ça ne fait que monter/descendre ! En milieu d'après midi, un gros orage nous impose 30 min d'arrêt, habrités sous un arrêt de bus avec 3 locaux affectés au débroussaillage qui nous feront la causette avec un accent bien du crû !

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    Raquel ne fouille pas un tas de crottin mais un tas d'avocats invendus.

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    Il nous faudra toute la journée pour rejoindre Salamina à 72 Kms où nous trouvons refuge dans un bel hôtel, très bon marché pour cette ville touristique.

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    A l'hôtel et au restaurant, personne ne sait nous renseigner sur ce qui nous attend. On se rend compte, que la route leur sert uniquement à aller à la grande ville. En conséquence, tout ce qui s'en éloigne leur est inconnu. Ce ne sont pas des sociétés de loisirs ouù le temps libre existe et leur permet de visiter les alentours.

    Surpris par le dénivelé de la veille, on part un peu plus tôt.

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    La route est parfois en mauvais état et il faut slalomer entre les trous. Lors d'un départ en côte sans difficulté particulière, j'entends un grand craquement. Bilan, 3 rayons cassés d'un coup... La roue frotte fort à chaque tour mais je peux continuer à rouler. Mince... Où va t'on trouver des rayons de 29" ?

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    Nous terminons avec notre première grande côte de la journée et au sommet, on croise 2 cyclos Français.

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    Eux aussi, sont passés par la Bolivie puis ont pri un avion pour redescendre du nord de la Colombie vers le sud. Ils nous annoncent que leur parcours d'hier a été un vrai chemin de croix, une route extrêmement mal pavée avec du très fort pourcentage. Ça a été très dur pour eux alors qu'ils étaient en descente. Mince... c'était notre option... Il va falloir trouver une alternative et nous profitons du wifi de l'hôtel d'Aguadas pour réfléchir. Option 1, rejoindre Sonson à 37Km mais avec une montée horrible (1700m D+ en 13Km) Option 2, rejoindre Abejorral à 65Km mais avec une montée bien plus douce (2000m en 36Km).

    On choisit l'option 2, pour préserver mon dos et mon vélo avec ses 3 rayons en moins. D'ailleurs, c'est Raquel qui fait la mule et qui se charge de transporter la grosse sacoche rouge sur son vélo.

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    On commence par 1h30 de descente avant d'atteindre le pont sur la rivière ou un banderole affiche, route fermée... Quoiiii ? 1h30 de descente et maintenant que nous sommes au pied de l'ascension, la route est fermée ???? Par chance, il y a deux locaux auprès de qui l'on se renseigne. D'après eux, ça passe. On attaque donc la piste, ravinée par la pluie et avec des cailloux.

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    Heureusement, le pourcentage n'est pas trop important (~5%). On mettra tout de même 6h à rejoindre le village de Pantanillo et 2 de plus pour Abejorral où nous arrivons à la nuit tombée.

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    L'église de Pantanillo

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    Ce soir, c'est officiel, nous sommes cuits ! Nous tomberons dans un bon bouiboui où la gérante viendra bavarder avec nous. Nous sommes contents de retrouver le goudron. La route est bien vallonnée mais avec les difficultés des jours précédents, cela nous paraît facile.

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    Nous sommes sur le parcours d'entrainement de quelques champions de vélo colombiens que l'on croisera (désolé, on ne se souvient pas de leurs noms). Enfin, nous voilà à la Ceja. Les logements coûtent chers et le nôtre n'est en plus pas terrible. Au moins, il y a un magasin de vélo qui en plus de me changer les rayons, nous donne un cours de mécanique.

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    Cette fois, c'est une étape presque plate. Nous rejoignons Guatapé.

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    En chemin, nous faisons le plein de nourriture pour le pique nique et un monsieur bien habillé vient nous parler. Il aime les écrivains français et s'intéresse à la culture européenne. En fait, c'est un témoin de Jéhovah et il insiste pour que je prenne une plaquette de présentation en français. Bon, comme il est sympa, je prends le flyer. 100m plus loin, on s'affaire à recaler notre pain dans les sacoches quand il revient. Cette fois avec 2 boissons fraiches qu'il nous offre. Rien de bien naturel dans la liste des ingrédients mais je les boirais quand même.

    Guatapé est un village connu pour ses moulures murales multicolores mais surtout pour son lac et son Peñol de 350m de haut.

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    Le lac apparaît et avec lui, le Peñol

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    C'est comme le pain de sucre de Rio de Janeiro. Village touristique et étape inévitable des voyageurs en Colombie. Nous prévoyons de rester quelques jours ici, car mon dos me fait vraiment souffrir.

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    Arrivée à Guatapé

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    Les moto-taxis chivas

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     Moulûres artisanales puis peinture

    A peine arrivons nous à notre hôtel que nous y rencontrons Lauraine et Anthony, cyclos voyageurs arrivés quelques minutes avant nous. Anthony voyage comme nous depuis plusieurs mois. Lauraine l'a rejoint au Mexique et depuis il roule vers le sud du continent. Ce sont les premières montagnes qu'ils rencontrent et nous leur conseillons d'adapter les développements aux dénivelés qu'ils vont rencontrer. On passe à l’hôpital avec Raquel et j'ai le droit à des injections de corticoïdes pour la douleur. Il va falloir rester tranquille car j'ai 3 jours de piqûres. On va donc réveillonner ici. La veille de Noël, on loue des canoës avec Lauraine et Anthony et passons une bonne partie de la journée sur l'eau. On est les seuls non motorisés. Il y a beaucoup de trafic nautique et il nous faut nous éloigner dans des bras du lac pour retrouver un peu de calme et que Raquel n'ai plus le mal de mer.

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    Le 24, nos Franco-Suisse s'en vont. Eux utilisent warmshower pour se loger et un habitant de la Ceja les a accepté pour le réveillon de Noël.

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    Pour nous, ça sera Noël avec un couple Belgo-Espagnol qui voyage en mode sac à dos. L'hôtel est vide et même le responsable a pris sa soirée non sans avoir monopolisé le four de la cuisine pour y cuisiner des spécialités vénézueliennes dont on ne verra que la couleur, dommage... Nous ne sommes pas en reste et Raquel nous prépare un super repas de réveillon avec les produits locaux. Le 25 décembre, nous grimpons tous les 4 au sommet du Peñol pour admirer la vue. C'est l'activité touristique du coin et de nombreux messages sont là pour avertir les visiteurs des dangers liés à l'ascension des 350m d'escaliers. Au sommet, on a la vue sur le lac et ses îles ainsi que sur l'ancienne île de Pablo Escobar.

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    Il est temps de reprendre la route après ces 5 jours sans vélo. Nous choisissons de contourner le lac en évitant soigneusement Medellin. Maps.me nous indique une petite route. Tout commence bien et j'en suis ravi pour mon dos.

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    Le goudron est tout neuf et ça roule comme sur un billard. Nous croiserons même 3 cyclistes en vélo de route en sens opposé. 2km plus tard, au-revoir goudron, bonjour piste.

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    Bon, du coup, la piste va bientôt se transformer en Paris-Roubaix et pour le dos, c'est plutôt mal venu. L'avantage c'est que c'est sauvage.

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     Arrivés dans le petit village de Alejandria, nous trouvons un bon petit bouiboui sur la place du village. Il nous reste encore quelques kilomètres de pavé puis de nouveau de piste jusqu'à Concepcion, joli petit village colonial.

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    Les possibilités de logements sont rares. En allant demandé dans une boutique, la gérante passe un appel à son voisin qui a un restaurant avec une chambre au dessus. Le voici qui arrive dix minutes plus tard alors que Raquel discute avec un homme en voiture. Je comprends que l'homme de la voiture nous propose lui aussi une chambre un peu à l'écart du village, dans sa ferme. Je fais quand même la visite de la chambre du restaurant qui sent fortement le poisson (on doit être au dessus des cuisines). Le tarif quand à lui n'est pas donné (60 000 pesos ~ 17.5€), près du double des autres petits villages où nous avons logé en Colombie. Plan B, nous suivons l'homme à la voiture qui a proposé 55 000 pesos à Raquel et qui s'excuse auprès du premier homme de lui voler ses clients. Nous suivons donc Christian dans sa voiture qui grimpe la montée pavée sans encombres, mais pour nous à vélo, c'est une autre paire de manches. Chez lui, nous recevons un chaleureux accueil de ses enfants et de sa belle mère. Tout le monde est à nos petits soins, on nous propose le fameux tinto (un café plus qu'allongé) et une agua de panela. La ferme est encore en travaux. Cela fait un an que Christian et sa famille retapent les bâtiments de l'ancienne usine hydro-électrique familiale pour les transformer en chambres d'hôtes. La végétation est luxuriante, le son de la rivière est apaisant et les colibris bourdonnent autour de nous. Christian nous amène visiter la cascade au bout de son terrain.

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    Le moins que l'on puisse dire, c'est que l’accueil et le cadre sont vraiment parfaits. Il est temps pour nous de rejoindre notre habitation, je sors donc les 55000 pesos convenus. Christian me dit, c'est 55 000 par personne... Voyant ma tête déconfite (on a jamais payé aussi cher de tout le voyage), il nous propose un marché. Il a besoin de publicité et en échange d'un joli message tripadvisor, on en reste à ce tarif, petit déjeuner compris. Marché conclu ! On ajoutera même son hébergement à l'application iOverlander qui nous sert de bible. Ce soir nous sommes crevés et nous manquerons de nous endormir au petit bouiboui du soir. Le lendemain, le petit déjeuner est copieux et les arepas de la belle mère sont goûteux.

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    Un dernier au-revoir à la famille et nous reprenons la route.

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    On commence par quelques kilomètres de montée, puis de la descente dans la vallée du rio Medellin. Nous cherchons à rejoindre la ville de Barbosa près de la grande route.

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    Maps.me nous indique un raccourci d'au moins 5kms. On le prend sans hésiter. Du coup, les 300m de dénivelé négatif ne sont pas perdus en 7Km mais en 1,7km sur une route pavée/cimentée à près de 20% de moyenne et par moment beaucoup plus.

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    Tant et tant qu'il nous faut descendre du vélo, les freins n'étant pas assez puissants pour nous retenir avec nos montures chargées.

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    Dans Barbosa, Raquel fait quelques courses pendant que je surveille les vélos près du parc. Un papi qui vivote de quelques pesos en aidant les gens à se garer vient me parler. Il baragouine anglais et m'apprend qu'il est allé aux USA de manière illégale caché dans un conteneur avec un autre gars. Le voyage a duré plus de temps que prévu et son collègue est mort de soif et de faim durant le trajet... On a pas tous eu les mêmes chances dans la vie. Nous continuons en longeant le rio Medellin. Celui ci est extrêmement contaminé et il y a plusieurs mètres d'épaisseur d'écume dans les rapides. C'en est désolant.

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    En bas du rapide, 2m de mousse.

    Nous sommes en aval de la ville du même nom et les bords de rivière ne sont (sans exagération), qu'entremélage de plastique et tissus en tous genres. Ma condition physique pose question. Vais je être en mesure de supporter une nouvelle ascension de 2500m pour rejoindre la route direction le Panama ou est il plus raisonnable de filer vers l'Est et suivre le rio Magdalena. Ce soir, on dormira dans un parador au croisement, on verra demain.

    Le lendemain, on joue la sécurité. Nous partons de très bonne heure et sans petit déjeuner. On commence par une ascension de 500m. A mi-côte, il y a un petit village nommé Santiago del Tunel. On s'y arrête sur la place pour grignoter. Nous sommes rapidement rejoints par Benjamin, le papi responsable du musée du Tunel qui nous propose un café.

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    Une guêpe locale

    Il n'en faudra pas plus pour qu'il nous parle du Tunel ferroviaire de la Quiebra, construit en 1929 pour relié Medellin à Puerto Berrio sur le fleuve Magdallena. Il permettait de faire transiter l'importe production minière et cafetière de la région Antioquia avec le reste du monde.

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    Le tunnel et la pierre tombale de son architecte

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    L'homme est passionné et nous profitons de sa bonne compagnie pour visiter le village et découvrir un peu l'histoire du pays. Osario Alejandro Lopez Restrepo qui avait imaginé ce tunnel est désormais un héros local et a même sa sépulture construite directement dans la paroi du tunnel. 

    (En espagnol)

    Il est temps pour nous de dire au-revoir, mais pas sans en dernier verre offert par notre passionné ni sans un petit récit de notre voyage pour l'édition mensuelle de la gazette du village.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nous en terminons avec ce col pour redescendre sur Cisneros, petit ville très animée et à la circulation paralysée.

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    Transports locaux

    Il est l'heure de déjeuner et nous trouvons un bouiboui près d'un vestige de l'épopée ferroviaire, une authentique motrice à vapeur qui fait le bonheur des enfants.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    En repartant de la ville, le trafic est entièrement congestionné. Avec les vélos, on slalome, on monte sur les trottoirs, on va à contre-sens, mais au moins en avance. La raison de l'embouteillage ? Des travaux sur un pont ou les camionneurs et automobilistes n'ont pas respecté les feux et sont désormais incapables ni d'avance ni de reculer. Ça promet une belle journée bien noire sur la route. En ce qui nous concerne, il n'y a plus personne pour nous doubler et c'est bien sympathique. Nous terminons l'étape du jour à San Jose del Nus dans un hôtel en compagnie d'une dizaine de vététistes locaux.

    Si nous avons bien calculé, aujourd'hui, nous avons la dernière vraie ascension de notre voyage. On compte pour vrai quand ça dépasse les 500m de dénivelé. Ça y est, le sommet et désormais, un immense horizon tout plat et son ciel chargé de nuages. Voici maintenant la descente pour attendre Puerto Berrio, point d'accès au plus grand fleuve de Colombie, le rio Magdalena.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nous ne ne sommes plus qu'à 70m d'altitude et environ 700Km des Caraïbes. IL fait très chaud et très lourd. La ville n'est pas très attirante, on continue donc de 40Km jusqu'à Puerto Araujo. On y trouve un hôtel indiqué sur iOverlander mais les prix ont augmenté. On arrive à négocier un peu. Les gens sont même plutôt sympas et me permettent d’accéder à la laverie pour laver mes chaussures qui fleurent bon l'humidité à 40°c. Je ne comprends pas grand chose à la laverie. Il y a une vasque et un robinet et pile en dessous, un grand réservoir d'au moins 1000 litres. J'en déduis que les eaux usées de la vasque doivent s'y jeter. Etant donné l'état de mes chaussures, je peux commencer par utiliser cette eau là. Bizarre, elle me parait bien limpide cette eau... Impression confirmée par une des employées qui me dit "Estas ensuciendo toda el agua !". Ah mierrrda... C'était l'eau propre pour toute la laverie et je viens de pourrir l'intégralité avec mes chaussures infectes... J'essaie de m'excuser et repart tout penaud avec mes chaussures justes rincées.

    Nous savons que nous sommes sur la dernière section du voyage. Pas vraiment la peine de se presser, on devrait nécessiter moins d'une semaine pour arriver à destination et on a quasi un mois avant l'avion. Les paysages ne sont pas exeptionnels, on préfère la montagne, il fait aussi très chaud et nous n'envisageons plus de dormir ailleurs que dans une chambre climatisée. On a essayé cette nuit et on n'a pas pu se reposer véritablement.

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    Des migrants vénézuéliens sur la route

    Un iguane qui souhaite traverser

    Aujourd'hui petite journée (90Km mais plat) et nous nous arrêtons au milieu de nul part ou 2 hôtels se font face. L'important c'est qu'il y ai la clim. Il est 15h et on se réfugie au frais. Depuis quelques temps, on se jette sur l'agua de Panela-citron. Comprenez du sucre de canne non raffiné et du jus de citron dans de l'eau. C'est très bon marché et on s'en boit des litres. C'est là qu'on rencontre Pepito, un jeune personnage du coin, qui est fan de vélo et qui a déjà rencontré plusieurs autres cyclotouristes.

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    Pepito a rencontré une Canarienne, première femme à faire le tour du monde en cyclo solitaire. Lui aussi rêve de partir un jour sur son vélo. Le lendemain c'est la femme de ménage de l'hôtel qui tient absolument à prendre notre numéro de téléphone pour quand elle viendra chercher du travail à Madrid.

    Nous sommes le 31 décembre, nous avons roulé à peu près 20Km et il n'est pas 10h. Un cycliste nous rattrape et nous accompagne pendant une bonne demi heure. Eduardo est cycliste professionnel et a travaillé quelque temps en France. Il a aussi traversé l’Amérique du sud mais en moto. Sympa, il nous propose de venir passer le réveillon chez lui avec sa famille à Sabina del Torres. Wikipedia Eduardo_Estrada. On déclinera l'invitation car beaucoup trop tôt pour finir la journée.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On continuera jusqu'à la ville de San Alberto ou les commerces indiquent fermer plus tôt aujourd'hui. On se dépêche donc de trouver un hôtel et d'aller se ravitailler pour fêter le changement d'année. On trouve même une bouteille de cidre sans bulle qui s'avérera particulièrement imbuvable.

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    Le bon repas de réveillon !!

    1er janvier, ça rime avec petite journée.

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    Pour lui, ça sera la dernière. Il était encore vivant pour la photo...

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    Baignade du nouvel an

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    Pique nique dans une aire de repos

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    Avocat-mamouth colombien

    Petite étape de 70Km jusqu'à Aguachica et le meilleur hébergement depuis longtemps. Un routier en bord de route, c'est propre, c'est pas cher, parfait !

    Aujourd'hui, ça roule bien. Sur la route, on trouve pas mal de lézards ou iguanes mort. Puis quelque chose de plus grand... Bizarre, on aurait dit un petit caïman. La route est suffisamment fréquentée pour ne pas qu'on s'y arrête pour vérifier mais au second "caïman", j'attend Raquel et lui demande ce qu'elle pense avoir vu. Elle me confirme, un petit caïman... On ne tient pas spécialement à faire des centaines de kilomètres mais passés les 80, on s'aperçoit qu'il n'y a plus rien avant Curumani. Zut, va falloir continuer.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Pause pour le dos et l'estomac

    En chemin, à pied et en sens inverse, nous croisons une petite famille vénézuélienne. On vous laisse apprécier dans quel dénuement, ils parcourent la route en quête d'une vie meilleure.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On videra nos sacoches pour leur offrir toute la nourriture qu'il nous reste. Ce soir, on fera les emplettes à la ville. L'hôtel s’avérera nettement moins propre et ouvert à la négociation. Nous sommes en haute saison et les chambres seront toutes remplies.

    Ce matin, les voisins sont dans la partie commune et nous voient monter les sacoches. Nous discutons un peu. La fille, 25 ans est en fauteuil roulant et atteinte d'une sclérose en plaque. Elle a les yeux qui pétillent en nous écoutant. Toutes ses choses qui lui sont désormais impossibles. Plutôt que de nous rendre triste, ça nous rempli encore plus d'énergie de le vivre pour ceux et celles qui en sont privés. Qu'est ce que ça roule bien ! Et tant mieux parce qu’on a pas été très matinal. Départ 10h, un record ;-) Du coup, à midi, quand notre ventre commence à gargouiller, nous avons parcouru une cinquantaine de kilomètres. On s'arrête dans un restaurant de bord de route. Quelques minutes plus, nous apercevons 3 jeunes cyclos touristes.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On leur fait signe et ils nous rejoignent. Laura, Angela et Cristian sont partis de Bogota il y a 5 jours et ont pour destination Santa Marta, comme nous ! Nous échangeons les téléphones pour nous retrouver le soir. Notre restaurant du midi est trop cher pour eux et ils préfèrent aller à l'économie (eux savent trouver de meilleurs plans). Nous avons fini de manger et reprenons la route tous les 2.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On dépanne un scooter dégonflé avec notre pompe de vélo

    Il fait une chaleur à crever et nos réserves d'eau commencent à manquer. Pire ! Ici, on ne trouve que des 50cl. Au niveau écologie, ce jour là, on ne sera pas bon. Nous arrivons à Bosconia ou nous louons la dernière chambre de l'hôtel conseillée à juste titre sur iOverlander. Il y a déjà 2 vélos de voyages garés dans le parking mais nous ne rencontrerons malheureusement pas leurs propriétaires. Ce soir, nos 3 colombiens veulent nous faire découvrir une soirée typique. Nous les suivons donc pour partager un énorme plat de salchi-papi-pollo (comprenez frites, poulet émiété et knackies), le tout accompagné d'un granité à la cerise.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nos 3 colombiens font normalement 120 à 140Kms par jour, aussi leur souhaitons nous bon voyage pour la suite et allons nous coucher.

    A notre grande surprise, en sortant de la ville, nous retrouvons nos 3 amis, un peu retardés ce matin. Peut être est ce la fatigue accumulée des jours précédents ? D'après Christian, lui était debout à 5h, mais les filles ont perdu du temps entre la douche et les préparatifs. Quoiqu'il en soit, nous voilà désormais 5 sur la route.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On roulera une vingtaine de km avant de s'arrêter faire leur pause petit déjeuner. Malgré tout, ils roulent plus vite et surtout ont un impératif horaire: rentrer le dimanche à Bogota. Aussi, nous séparons nous une nouvelle fois. Le parc national de Sierra Nevada s'ajoute au paysage et avec lui ses sommets enneigés comme le Pico Cristobal Colom et ses 5775M d'altitude.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    C'est magnifique!

    Raquel a repéré que sur notre route, il y avait la maison musée de Gabriel Garcia Mendez. Nous y ferons donc une halte. Nous trouvons un itinéraire bis nous permettant d'éviter la route principale. Les herbes de bord de route sont bien hautes et les animaux sauvages ont toutes les difficultés du monde à traverser. Un iguane se fera tué devant nous. Pas de traces de sang, rien, juste mort. On arrive devant le musée où 3 vélos-saccoches sont déjà garés. En fait, ce sont nos 3 colombiens qui ont décidé de s'y arrêter avant de terminer les 50Kms restants jusqu'à Santa Marta. La maison est très bien conservée et dans chaque pièce, une anecdote sur la vie de l'écrivain ou sur le pays. Nos 2 colombiennes en ont finalement assez pour aujourd'hui et Cristian se range à leur avis. Ce soir, nous dînerons encore tous les 5 ! Moi, je fais tous les magasins de la ville à la recherche de pâte de cacao 100% mais dans cette région, impossible, il y a toujours du sucre ajouté !

    Aujourd'hui est un grand jour ! Il nous reste 50Kms avant les Caraïbes ! Nous partons escortés par nos 3 jeunes colombiens qui veulent partager avec nous la dernière étape.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Ça roule vite, mais pas assez pour un groupe de cyclistes sur route nez-dans-le-guidon. Cristian les prend en chasse et discute avec. Quelques kilomètres plus loin, le groupe est arrêté près de la voiture ravito. Cristian a raconté à tout le monde notre parcours et c'est parti pour une séance de photo.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Le plus drôle, c'est que des gens qui passent par là et ignorant tout du pourquoi, demandent à être pris en photo avec nous. On se sent un peu des stars et on accepte la flatterie bien volontiers. Nous bénéficions désormais de l'assistance du véhicule ravito qui tous les quarts d'heure nous propose de l'eau. L'eau n'est pas en bouteille mais en berlingot... Comprenez qu'il faut déchiqueter un coin avec les dents et aspirer le contenu. Que de plastique... Nous passons le croisement avec Barranquilla que nous devrons rejoindre pour prendre notre avion, mais aujourd'hui la destination c'est Santa Marta et les Caraïbes ! Nos 3 locaux programment une pause à la première plage, non sans être passés acheter quelques bières.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Ca y est, les caraïbes et le sable fin !

    Et plein de monde (imaginez un 15 Aôut en méditerranée). On ne passe pas inaperçu et nos papis-mamis voisins de serviettes n'en reviennent pas de notre parcours. Nous resterons quelques heures et la nuit tombant, nous repartons vers Santa Marta.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Une dernière colline à franchir dans une circulation dense et voilà la ville. Maintenant ça va être le parcours du combattant pour trouver un logement pour 5 puis bientôt pour 6 car Lucas (un canadien voyageant en sac à dos) se joint à nous. Nos jeunes colombiens nous trouverons le logement le moins cher du voyage sous forme d'une grande pièce avec des hamacs dedans (2€/nuit/personne).

    Cali - Santa Marta (FIN)

    De tout le voyage, nous n'aurons fait que de belles rencontres et il faudra attendre Lucas pour se demander s'il n'y a pas une caméra cachée tant il est l'incarnation du mot préjugé-obtus. On vous la fait courte mais Lucas drague par Tinder depuis le Canada, de jeunes Colombiennes "fertiles" afin de constituer un foyer dans lequel, il serait comme un roi. Voici un top 3 de ses florilèges :

    - Lucas parlant avec nos jeunes colombiennes : C'est vrai que les colombiennes sont chaudes ? Si je vous paie un voyage à l'autre bout du monde, vous serez à mes pieds ?"

    - Lucas au gérant de l'ĥôtel à hamac qui partait faire de la monnaie sur son billet de 5€ : Je t'accompagne, je n'ai pas confiance, les colombiens sont tous des voleurs !

    Voilà qui fera que malgré une nuit douloureuse pour mon dos, nous serons les premiers à nous lever pour rejoindre Taganga ou nous avons réservé un hôtel pour quelques jours.

    Taganga est un ancien petit village de pêcheurs reconverti dans le tourisme.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Voici d'ailleurs un clip tourné dans la baie par le groupe originaire du lieu. Ils ont depuis percé à l'international.

    Au programme de ces jours de repos, plage, popote, sieste, plage et encore réparation des rayons de vélo.

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    4 jours plus tard, nous partons plein Est direction le parc national naturel Tayrona. En chemin, un cortège funéraire de motards mobilisant les deux voies de la route pour protester contre la mort d'un  mototaxiste. Au milieu de ce recueillement, quelques abrutis en roue arrière, sûrement pressés d'être les suivants.

    On apprend que la fréquentation du parc est limité à un certain nombre de visiteurs par jour et que la réservation est plus que recommandée. La page internet est formelle... Tout est plein. Mince, on a déjà réservé l'hôtel. Tant pis, on y va. Bonne nouvelle, la gérante nous annonce que l'entrée du Parc bénéficie de 200 places supplémentaires par jour et que si l'on y arrive avant 6h du matin, il n'y a personne et que potentiellement, on s'évitera les 20€ du ticket. On partage le bon plan avec 3 touristes américain, australien et néerlandais. Le matin, on part 5 minutes après eux et tombons sur la gardienne de l'entrée du parc. Eux, y ont échappé. Notre côté du parc est très sauvage, un peu jungle, avec des singes et beaucoup de végétation. Il y a aussi pas mal de dénivelé avant d'atteindre la plage, inexistante à cause de la mer très agitée. Nous continuons donc jusqu'au Cabo San Juan, point d'orgue de la ballade. Un cabanon a été installé sur une avancée rocheuse dans la mer et les touristes peuvent y louer un hamac pour la nuit.

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    Le paysage est magnifique digne d'une carte postale.

    Un peu plus loin, des bras d'eau coupés de la mer avec des panneaux (Attention, caïmans !).

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    Nous ferons la grande boucle de 25Kms avant de revenir à notre hébergement. Les 3 resquilleurs arriveront à la nuit tombée après avoir perdu une caméra GoPro emportée par les vagues.

    Ceux qui ont dit qu'on en avait fini avec les montées ne doivent pas être allés à Minca. C'est le parcours d'entrainement de tous les cyclistes du coin (même si on ne les voit que descendre). Minca est un joli village de la Sierra Nevada. On y vient pour trouver de la fraîcheur, l'eau limpide de ses sources, ses plantations de café ou encore pour y randonner.

    Cali - Santa Marta (FIN)

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    Nous ajouterons à cette liste, sa boulangerie française, sa boulangerie suisse ainsi que son restaurant libanais ;-) Le top des alentours a été pour nous la visite de la plantation de café écologique qui fonctionne à la force hydraulique avec les machines d'il y a 100 ans.

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    Superbe d'ingéniosité d'autant que le lendemain, nous avons eu plus de 12h de coupure électrique. L'usine a du être la seule à ne pas en souffrir.

    Nous nous délectons de la descente surtout qu'on voit les autres bien galérer dans l'autre sens. Il nous reste 120 Kms jusqu'à Barranquilla dont une grande traversée de marais appelés Cienega.

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    Nous nous arrêterons avant. Petite étape de 50Kms jusqu'à un hôtel de routiers les pieds dans l'eau. On sympathisera avec une employée qui voudra faire des photos avec le géant Nico et nous avouera ne gagner que 25 000 pesos par jour (6€, soit le prix du menu pour 12h de travail).

    Le lendemain, 2 jeunes enfants (7~8 ans) du bidon ville voisin viennent nous demander de l'argent. Que nenni ! Mais on doit bien avoir quelque chose à manger. Raquel fouille ses sacoches et sort une boîte de thon et voilà nos 2 gamins en train de se chamailler pour elle...

    Nous reprenons la route nommée El Troncal del Caribe.

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    Nous passons près de villages de pêcheurs où les enfants jouent pieds nus à même les détritus. C'est très sale. En fait ce sont des bidons villes. Difficile d'imaginer les conditions de vie auxquelles ils doivent faire face.

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     3 cyclos français habitués des grands périples à vélo (Entre autre Londres-Pekin, les pays en -stan, etc..)

    Puis voilà le rio Magdalena que nous avions franchi il y a plus d'une semaine. C'est désormais un fleuve et nous le franchissons sur le tout nouveau pont Pumarejo.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Encore une dizaine de kilomètres dans la 4ème ville de Colombie et nous voilà chez Alberto, notre nouvel hôte. Nous avons négocié de venir chez lui une nuit, de partir 4 jours en lui laissant nos vélos et paquetages et de revenir passer 2 nuits supplémentaires avant notre avion. Alberto est très sympa. C'est un artiste très engagé dans le monde de la culture et du théâtre et il adore le carnaval qui aura lieu le mois suivant.

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    Maintenant, nous ne sommes plus cyclistes mais backpackers. Nous souhaitons visiter Cartagène et passer deux nuits sur une plage dite de carte postale. Après examen de nos affaires, nous avons deux cartouches de gaz dont une pleine que nous ne pourrons amener avec nous dans l'avion. Nous les prenons en espérant les revendre sur Cartagène. A peine arrivés, nous voyons passer 2 filles cyclotouristes.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    On leur court derrière et entamons la conversation. Ce sont 2 argentines parties il y a 2 ans et qui entament leur voyage retour. Ce sont les reines de la débrouille, leur sacoches sont artisanales en bidon d'essence mais super fonctionnelles. On leur propose nos 2 cartouches + réchaud à un prix imbattable (5€) mais celles ci n'ont pas la somme sur elles. Une d'elle s'en va chez Western Union mais ne reviendra qu'une heure plus tard. Les taux de change sont horriblement désavantageux pour elles. La crise financière qui s'abat chez elles provoquent une telle inflation que leur argent ne vaut plus rien. On change notre fusil d'épaule. Nous avons déjà énormément reçu durant notre voyage, c'est à notre tour de donner. Elles refusent mais quand on leur explique notre point de vue et qu'elles n'auront qu'à le donner à quelqu'un à la fin de leur voyage, elles finissent par accepter. Nous sommes très contents d'avoir pu donner une vie utile à ces bouteilles et aussi de savoir que notre réchaud continue de voyager.

    Cartagène est une des villes les plus touristiques de Colombie et l'on comprend pourquoi. Son architecture coloniale contraste avec ce que l'on observe habituellement dans le pays.

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Cali - Santa Marta (FIN)

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    Vélo à assistance pas électrique

    Je n'en reste pas moins plus attiré par le non touristique, comme le marché populaire qui renifle le poisson et ou l'on ne croise que des locaux. C'est le seul endroit où l'on peut faire de bonnes affaires dans la ville. Pour le reste, c'est gringolandia et Nico en a marre de se faire solliciter tous les 5 minutes. C'est le jeu du tourisme de masse et ça ne lui convient pas.

    Nouveau départ pour une nouvelle destination, Playa Blanca sur la Isla Baru. Le couple Belgo-Espagnol de Guatapé nous l'avait conté avec des étoiles dans les yeux. Un paradis sur terre, une cabane les pieds dans l'eau à 30c. Le bruit de la mer pour nous bercer. Vivre à l'essentiel, sans eau courante et avec l'électricité et internet quelques heures par jour. Détail important, la possibilité d'aller nager avec le plancton phosphorescent. Il y avait un petit bémol qui était le nombre de visiteurs en journée (10h à 16h). A nous, de nous faire notre propre idée maintenant !

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    On a jeté au préalable un œil aux avis des internautes. Nous choisissons donc la partie la plus éloignée de l'accès à la plage. Premier bon point car les cabanons bar, boîte de nuit se regroupent près de l'entrée. La plage est bien évidemment magnifique, pas de publicité mensongère, c'est bien hébergement les pieds dans l'eau.

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    Ce qui n'est pas indiqué dans la brochure, c'est qu'il y a plusieurs centaines de cabanons collés les uns aux autres et qu'en effet, à midi, c'est bondé de monde.

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    Les activités nautiques sont légion et il y a un nombre important de jet-ski, bouée tractée et autres bananes gonflables. On ne parlera pas des tarifs qui sont toujours bien loin de ceux de la France mais bien 5 fois plus élevés qu'ailleurs dans le pays. L'isolement ainsi que la clientèle ciblée doivent pouvoir l'expliquer. Nous passerons 2 journées sympathiques entre mer et transat.

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    Nous trouverons un couple d'hôtelier d'Oléron qui passent les 2-3 mois d'hiver au soleil. Cette année la Colombie. Ils sont dans notre payotte depuis une semaine mais ne sont pas ravis de la Colombie (trop attrape gringo). Ils préfèrent de loin le Brésil où ils envisageaient de terminer les vacances avant de regarder les prix des billets. Ce soir, on va faire la sortie nocturne. On prend une barque à moteur et on remonte dans un bras de mer. Là on coupe le moteur et tout le monde saute à l'eau dans la nuit. Les yeux s'habituent et on observe maintenant que nos mouvements font s'illuminer le plancton tout autour de nous. Une expérience magique ! Et voilà, c'est fini pour la plage !

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    Bus tuning ! Jesus vs Jackie moumoute

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    Le bel iguane de l'hostal dans Barranquilla

    Maintenant il nous faut plier nos bagages pour l'avion comme à l'aller. La mission du jour, trouver deux cartons aux dimensions acceptées par la compagnie et dans lequel rentre le vélo de Nico... Nous voici donc, faisant le tour des magasins de vélos. Dans un d'entre eux, deux cartons aux dimensions parfaites. On nous demande combien l'on souhaite payer. C'est étrange, pour nous, c'est quelque chose d'hyper important car bloquant pour le retour. On propose 20 000 pesos (5€). Ils acceptent bien évidemment mais à leur tête, on comprend qu'on a fait les gringos. Ne pas oublier que la serveuse gagnait cette somme pour 12h de travail. Ne pas oublier que nous avons vu de nombreux pauvres passer leur journée à ramasser des cartons pour les revendre et certainement pas à ce prix. Nous sortons sans nos cartons en prétextant de réfléchir à leur taille. Au magasin suivant, on propose 5000 pesos qui sont là aussi acceptés. Ça fera l'affaire. Il nous faut maintenant trouver un taxi avec galerie pour nous ramener à l'hôtel (tarif du taxi 10000 pesos). Voilà pour la seule vraie difficulté du voyageur à vélo, trouver un carton pour le retour !

    Cali - Santa Marta (FIN)

    Nous sommes repartis de Colombie le 22 Janvier, soit presqu'un an après être arrivés à Punta Arenas. Un an d'un voyage inoubliable qui restera à jamais dans nos mémoires. En ce moment, on joue à, où étions-nous l'an passé à la même date.

    Et voici quelques mots de Raquel concernant cette belle expérience.

    « Coca - Cali

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