• Coca - Cali

    Dernier dîner à Coca (Francisco de Orellana) . Cela fait déjà 3 jours que nous y sommes. Nous retournons de nouveau à notre petit restaurant de rue, spécialisé dans la cuisine de la région d'Esmeralda. L'encocado était délicieux hier, que faire? Le reprendre ou essayer autre chose ? Nico tente une parillada avec entre autre un chorizo au bbq et Raquel prendra un tilapia au bbq.
    Le matin suivant, nous partons assez tôt mais il fait déjà chaud. Nous ne sommes qu'à 300m d'altitude et toujours côté bassin amazonien. Le ministère des affaires étrangères français n'encourageant pas à passer en Colombie par le poste frontière de l'orient, il nous faut remonter la cordillère direction Quito.

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    Cela fait déjà quelques kms que nous roulons lorsque nous apercevons un cycliste devant nous. Celui ci, bien que moins chargé semble être un cyclotouriste. Nous arrivons à sa hauteur et en effet, c'est un cyclo régional. Il s'agit de Samyr, un colombien de 42 ans qui bourlingue sur son vélo. Il voyage sans le sous, avec une tente, un matelas, un poncho mais sans nourriture et sans eau. Quand il a soif ou faim, il s'arrête et demande aux gens. En échange, il leur offre une de ses créations en fil de fer aux formes diverses (vélo, croix de jésus, casse tête, etc...).

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    Samyr a troqué de l'artisanat avec un fruit-branche. On en profite aussi

    Samyr se dirige vers le Pérou et nous nous demandons bien si son vélo tiendra jusqu'à là bas. Son pneu arrière est tellement usé que la chambre à air sort comme une hernie. Il n'a pas de frein avant, ses vitesses ne fontionnent pas et sa selle ne tient pas en hauteur. Qu'importe toutes ces préoccupations matérielles d'européens, lui, ne semble pas tracassé du tout et fait son petit bonhomme de chemin. Nous roulons ensemble et l'invitons dans un bouiboui à midi. Il fait super chaud et nous buvons beaucoup. Pour finir la journée, il y a une bonne côte de 500m de dénivelé à grimper jusqu'à un spot ioverlander repéré sur le smartphone. Samyr qui doit pousser le vélo dans chaque côte fait du camion stop. Nous, fidèles à notre choix de locomotion, continuons. Sur le bord de la route, une dame vend des bananes. Nous, on veut un dollar de bananes mûres et l'on pense repartir avec une quinzaine. Que neni... Le régime entier ! Mais où va t'on mettre tout ça... Une soixantaine de bananes.

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    On en jettera une douzaine infiltrées par les insectes. Au sommet, surprise ! Samyr s'est arrêté pour passer la soirée avec nous. Nous découvrons le spot ioverlander, un restaurant qui dispose de toilettes, douches et même une paillote où poser nos tentes. La douche est drôlement appréciable, la sueur mêlée à la crème solaire, la poussière et quelques insectes nous rend crasseux. Quel luxe de pouvoir se libérer de cette sensation collante. Ce soir, on en apprend plus sur Samyr. Il a touché a pas mal de métiers manuels et n'a vraiment pas eu une vie facile. On lui troquera un tandem en fil de fer en échange du repas, histoire qu'il se sente d'égal à égal et pas en charité.

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    Le lendemain, Nico n'a pas beaucoup d'énergie. Heureusement, Samyr est bavard et comme il pousse dans les montées, le rythme est plus tranquille.

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    Cette fois, Samyr troque des coeurs de palmiers

    Au détour d'un virage, une cascade aménagée avec un bambou pour remplir les bouteilles d'eau. C'est cet endroit que Samyr choisit pour prendre une douche/lessive tout habillé.

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    À 14h et à peine 31km au compteur, Nico peine vraiment. Il y a une tienda en bord de route qui dispose d'un espace couvert où le propriétaire fait aussi de la menuiserie. Nous avons l'autorisation d'y passer l'après-midi et la nuit. À peine arrivés, le ciel devient gris et la pluie ne s'arrêtera pas de la journée. Nico va s'allonger dans la tente pour une sieste. Une heure plus tard, le premier vomi façon exorciste arrive.

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    Décidément, ça ne va pas fort. À voir demain, comment ça va... Après une nuit correcte mais quelques vomis et de nombreux passages aux wc, il faut se rendre à l'évidence, il n'est pas capable de faire du vélo. Nous partageons les bananes avec Samyr et avertissons les propriétaires des lieux que nous laissons tente, vélos et saccoches ici pour aller à l'hôpital à 1h30 de bus.

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    Nous ne savons pas si nous serons en mesure de revenir le jour même. Pas de soucis, partez tranquilles ! Nico déjeune avec des sels de rehydration qui pour une fois restent dans son corps.
    Nous avons souscrit une assurance santé monde qu'il faut contacter avant toutes démarches. Etant donné le prix d'un appel téléphonique (2€40/min), Nico achète une option 2h/50sms à 30€ en cas de besoin important. En août, malgré l'option, Nico s'est déjà mangé un 150€ d'hors forfait. Chez Sosh, une option activée à 8h40 heure locale est affichée 15h40 (heure française). Après tout, on s'en fout, qu'on compte en heure de Paris ou heure locale. Sauf que les appels passés à 8h21 (heure locale) ne sont pas traités informatiquement comme des appels passés à 15h41 heure de Paris, mais comme du 8h41 et donc... avant souscription de l'option . Donc, tout appel passé dans la plage du décalage horaire est compté hors forfait. Bref, deuxième essai et ça ne va pas louper, bug toujours actif. Cette fois ci, 31€ d'hors forfait indus. Si vous voyagez, surveillez votre facture mobile !
    L'hôpital est très propre et très bien équipé. Il y a même du wifi et la tv dans la salle d'attente. Nous n'y passons que 2h et nous avions parié sur une insolation. Il s'agit en fait d'un parasite de type amibe. Bien joué ! Le choix du chorizo parillada de rue n'était pas le bon... Bon, nous repartons avec antibiotiques et antiparasites pour 15j mais surtout interdiction à l'alcool durant cette période. La médecin parlera aussi du fromage mais bon, faut pas déconner. Journée repos à Tena, où Nico était déjà venu avec Denis il y a 3 ans. Petit tour de ville où l'on regardera les singes du parc sauter de branches en branches. Impressionnants !

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    Nous passons la nuit à Tena et ce n'est que le lendemain que nous retournons à la tienda/menuiserie.

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     Le monsieur est content de nous revoir et nous discutons un peu ensemble. Sa femme est directrice d'école, ce qu'il leur donne une situation un peu plus stable et confortable que la moyenne. Toutefois, leur localisation, ne lui permet pas de vivre de la menuiserie. Aussi a t'il choisi d'ouvrir la tienda 24/24 en somnolant dans un canapé pour laisser dormir sa femme. Nous le remercions avec un pourboire et reprenons notre route en début d'après-midi. Nous planifions une étape de convalescence.

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    Raquel démarre un herbier

    Au détour d'un virage, nous apercevons 2 cyclos saccoches qui descendent vers nous. À la place de cyclos, il s'agit d'un couple russo-tchèque équipé de trottinettes avec porte bagages. Ils sont partis un mois après nous d'Ushuaia et sont remontés jusqu'à Belén au Brésil. De là, ils ont navigué l'Amazone durant 3 semaines en cargo jusqu'au Pérou et fait notre parcours en sens inverse. L'impossibilité d'avancer correctement dans les montées les font faire du stop de temps en temps.

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    (diarios de monopatín)

    Lorsque nous les croisons, ils se dirigent vers la frontière de l'orient, celle que nous évitons.

    Encore quelques kilomètres et nous voilà à un parador-auberge pour kayakistes. En contre-bas, la cascade du río Hollín que nous ne verrons pas (2$/personne). On y fera notre pique nique pendant qu'un local viendra nous parler en louchant sur le paquet de noix. À sa façon insistante de répéter : "ça, c'est des noix, c'est bon les noix !", on comprendra qu'il en veut et on lui en offrira quelques unes. Ça y est, après quelques montées descentes, nous arrivons à notre hébergement du soir. Ah, tiens c'est bizarre, c'est tout fermé... Zut, bon, tant pis, on continue. Au hameau suivant, pas vraiment de possibilités, alors, on continue. Mince, c'est que ça grimpe sec et sur la carte, on a rien... Des gens, dans une maison au bord de la route, nous disent qu'à 1km, il y a un restaurant avec un stade de foot et des douches. Pffiiiuu, mais c'est quoi, des kilomètres ou des miles nautiques ?? Au restaurant, choux blanc, la dame est bien sympathique mais pas de toit pour monter la tente à l'abri de la pluie. Toutefois, à "2 ou 3 virages", il y a la communauté avec les installations de l'ancienne école. Encore 5kms et nous arrivons à Cocodrilo où une sympathique colombienne, nous indiquent l'école et nous propose de prendre une douche chez elle. Étant donné sa curiosité envers la monnaie européenne, nous lui offrons une pièce de 1€ qui traînait dans nos saccoches.

    Tout ce qui est fait n'est plus à faire ! Ce proverbe s'applique particulièrement bien aujourd'hui car la moitié de la montée a été faite hier. C'est drôlement étonnant de repasser de la jungle à la campagne. Au moins, on a moins chaud mais question humidité, ils sont bien servis par ici aussi. Alors qu'on se fait un break à la station service, nous croisons un bus de kayakistes à grande majorité américains. C'est un séjour organisé mais tout le monde a un bon niveau et est autonome niveau sécurité. Le guide a trouvé le bon plan, chacun engage sa propre responsabilité et lui n'apporte que la logistique et les informations sur la rivière.
    Dans les prochains kilomètres, on verra passer d'autres voitures avec kayaks sur le toit, puis on verra surtout la pluie. Il pleut tant qu'on se demande si l'on ne va pas se réfugier pour la journée au prochain village. Il est midi, on commence par la pause déjeuner dans un bouiboui (même pas peur des amibes).

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    Finalement, ça se calme et l'on avance de moitié sur l'étape du lendemain. On sera logé dans une chambre au dessus d'un restaurant. La chambre semble appartenir à quelqu'un, il y a une même une guitare. Signe qu'on est plus dans la jungle, l'eau chaude refait son apparition et ce soir c'est appréciable. Dans le bled, pas de fruits ni de légumes. On apprend qu'un camion devrait passer dans la soirée. Pour les nostalgiques, c'est comme le camion du boulanger qui faisait le tour des villages. Ben là pareil, mais avec des fruits et légumes. Enfin, pareil... Non, y a un papi qui a largement l'âge d'être 2 fois à la retraite, qui est dans la benne et qui éclairé d'une pauvre petite lampe écosse les petits pois pendant que le véhicule descend les 4000m de virages de la cordillère.
    Ce matin, c'est le déluge, on ne fera pas beaucoup de photos.

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    Nous n'avons que 18km pour monter à 3300m au village de Papallacta et ça nous suffira pour arriver gelé.

    Heureusement Papallacta c'est une station thermale et à peine descendus des vélos, nous nous jetterons dans la piscine à 35c de notre hôtel avant de déguster une belle assiette de truite.
    Après cette bonne journée de cocooning, il nous reste à terminer l'ascension de la cordillère. On a de la chance, il pleut moins.

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    Pas assez pour pouvoir se passer des kways et il nous faudra nous changer au sommet. Nous sommes à 4050m, il ne fait plus que 4c et ça souffle !

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    Dernier 4000 !! 

    Nous ne tardons pas et dévallons vers Quito. On aimerait bien ne pas entrer dans la capitale avec les vélos, mais on doit acheter une bouteille pour notre petite gazinière. À la pause déjeuner, on écarte l'idée shopping à Quito en pariant sur le fait que l'on en trouvera plus tard. C'est ainsi, qu'à chaque ferretería (magasin de bricolage), Nico saute du vélo dans l'espoir d'acquérir la dite bouteille. Choux blanc mais l'on ne baisse pas les bras. Ce soir, comme souvent en Équateur, l'orage menace. Nous trouvons refuge dans un motel où pour la première fois, on aura le privilège de bénéficier d'un kit de bienvenue complet.

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    Ohhh ! Des bonbons pour l'haleine !! 

    Aujourd'hui, nous apprenons qu'à la super ferreteria Kywi, il y aurait des bouteilles de gaz ! Génial, nous voilà en route. En chemin, nous passons dans l'hémisphère nord, tout un symbole pour nous.

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    Nous faisons les photos d'usage et rencontrons 2 cyclos. L'un est mexicain et est parti d'Alaska il y a 18 mois, l'autre est thaïlandais et est parti du Costa-Rica il y a 7 mois. C'est rigolo de se croiser à mi-terre.

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    Après une bonne demie heure de bavardage, nous repartons jusqu'à la quincaillerie Kywi où nous attend une nouvelle déception. Il y a toutefois peut-être une piste dans une boutique de sport dans le grand centre commercial de Ibarra. Bon, ben, on continue. À la pause pique nique, on se réfugie de la pluie sous un abri bus. On ne tarde pas à y être rejoint par des locaux très curieux de notre voyage. Un d'entre eux nous propose même de nous transporter dans la benne de son camion. C'est drôlement sympa, mais non merci. On voyage à vélo ;-). En longeant un lac, nous retrouvons les bateaux de Totora vues au lac Titicaca.

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    On arrivera jusqu'à Otavalo, une ville connue pour son marché d'artisans. On ne sait pas si c'est la présence d'artisans de toute sorte qui amènent autant de soins et de détails mais nous logeons dans un hôtel magnifique à prix modeste.

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    Le lendemain, nous passons par le marché, drôlement plus important le samedi. Il y a plein de belles choses, mais rien de bien transportable pour nous qui voyageons à vélo (un bateau de totora, une couverture en lama, un bonnet masque multicolore ??).

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    Nous continuons vers le nord et passons par le fameux méga centre commercial avec sa boutique de sport. Encore raté, mais nouvelle piste dans un magasin de pêche et camping du centre ville. Cette fois ci, c'est la bonne ! Nous repartons avec 2 bouteilles, cela devrait nous durer le mois et demi qu'il nous reste avant le retour. Allez, ce n'est pas tout, mais aujourd'hui on a des kilomètres à parcourir. On commence par descendre 1000m en croisant plein de cyclistes de route.

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    On apprendra que c'est la région du vélo. À midi, il fait très chaud et on ne trouvera pas d'ombre pour pique niquer dans le petit parc de jeux où quelques enfants s'amusent dans un toboggan pas vraiment aux normes européennes. On a peur pour eux. Sur le banc d'à côté, un papa et ses deux jeunes enfants partagent une assiette de riz et quelques légumes. On hésite encore, mais on pense qu'il s'agit de migrants vénézueliens. On partagera quelques fraises avec eux. Lorsque l'on part, on les voit, eux et leur lourd paquetage se positionner au bord de la panam dans l'espoir d'être pris en stop. C'était bien des migrants.
    Au programme de l'après-midi surchauffé, 1500m d'ascension.

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    Normalement, on se débrouille pour commencer avec le difficile et terminer par plus facile. Ça ne marche pas à chaque fois, d'autant qu'au sommet, nous sommes obligés de prolonger jusqu'à la ville pour trouver un toit. Nous assistons à la première course à pied où les participants non plus, n'ont pas échappé à l'orage. À posteriori, on découvre qu'il y avait possibilité de loger chez les pompiers. Dommage !
    Ce matin, après à peine quelques kilomètres, nous sommes rejoint par Robin en vélo de route. Il travaille comme coiffeur à Quito et rentre un week-end sur deux faire du vélo. Il nous accompagnera toute la matinée et nous partagerons le pique nique avec lui.

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    Il est encore tôt cet après-midi lorsque nous arrivons à Tulcan, la ville frontière avec la Colombie.

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    Une nouvelle fois, on nous déconseille de traverser de nuit et les informations que l'on a, nous parlent de 4 à 10h pour faire les papiers.

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    Il y aurait, en effet de nombreux migrants, ce qui augmenterait considérablement le temps de transit. Tant pis, nous allons rester une dernière nuit en Équateur. La ville frontière est triste et nous avons un premier aperçu de la misère qu'endure les migrants. Un jeune père de famille sollicite notre aide pour payer de quoi faire un biberon pour son bébé. Tout est déjà prêt, il ne reste qu'à payer le petit sac de maïzena et un peu de sucre au commerçant.
    Réveil matinal, pour départ à 6h. Le passage frontière est plus rapide que prévu.

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    Il y a bien des migrants, mais pas les files d'attente annoncées. De toutes façons, côté Colombie, il y a des files spéciales pour les vénézueliens. À 8h, nous sommes en Colombie et déjà arnaqués. À la sortie de la douane, on change 50$. Ici, pas de boutique. L'échange se fait dans la rue et inattentif, Nico se retrouve avec l'équivalent de 40$. Ça fait râler parceque rien que hier soir, ces 10$ auraient été drôlement plus utiles au jeune papa. Nous choisissons un petit détour pour aller voir le sanctuaire de las Lajas sacrément joli dans ce canyon.

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    Maps.me nous a bien fourvoyé, ce n'est pas du tout goudronné et les 16kms de descente se transforment en kilomètres de pistes boueuses.

    Dans un virage, 3 chiens courent derrière Raquel qui n'a d'autre solution que de poser le pied dans la boue avec son vélo qui y terminera aussi. Saccoches, vélo, chaussettes et sandales (oui oui, sandales et chaussettes, le look de Raquel en ce moment). Tout est à laver et nous profitons du passage près de la rivière pour faire un rapide décrassage. Le reste de la route est scénique. À flanc de montagne, nous descendons vers la vallée.

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    Nous nous arrêtons à Pedregal où d'importants travaux sur la panam se déroulent depuis plusieurs mois. Ici un viaduc, là une double voie, la circulation est même détournée d'une trentaine de kilomètres durant la nuit. Il s'agit de l'axe principal de communication vers le sud du continent. Les voyageurs forcés sont de plus en plus nombreux. La plupart sont des jeunes, souvent avec enfants en bas âge portant le minimum mais déjà trop lorsqu'on est à pied. On les voit parfois, dans la benne ou dans la remorque d'un camion, souvent à pied ou même avec la tente plantée sur le bas côté. D'où viennent ils ? Où vont ils ? Comment font ils pour survivre ?

    On aura un début de réponse le lendemain avec un voyageur colombien à pied, qui lui, comme les vénézueliens est parti au Pérou chercher une vie meilleure. Là, il remonte voir sa famille à Medellín pour les fêtes. Il n'a rien et tandis que nous partageons notre pique nique avec lui, il nous raconte son rêve. Il voudrait organiser une gros caravane nomade de recyclage, avec des concerts pour soutenir le projet. Il rêvait d'être président du pays pour créer un projet appelé "que personne ne dorme dans la rue".

    Nous terminerons la journée à Pasto, notre première vraie ville colombienne. Nous sommes mardi, mais la ville est très animée. La circulation est conforme au reste de l'Amérique du sud et les piétons ne sont pas prioritaires. Dans une rue, un gros chariot rempli de mangues. Mmmm ! Le vendeur nous fait goûter et elles sont délicieuses, bien sucrées et sans fibres. On achete deux kilos pour 1,50€. Arrivé à la maison, on se rend compte que nos mangues, elles, sont biens fibreuses. Malin ! La mangue de dégustation pour appâter le client n'est pas la même. Il nous a bien entourloupé. 

    Après une bonne nuit de repos, nous sortons de la ville, en échappant une nouvelle fois à la grève. Les forces de l'ordre sont bien présentes depuis notre arrivée en Colombie qu'ils s'agitent de militaires ou de la police nationale. L'axe principal du pays est bien sécurisé. 

    Le volcan Galeras surplombe la ville et il ne nous paraît pas si haut malgré ses 4276m. 

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    C'est parti pour 46km de descente pour 2000m de dénivelé. Au début on garde nos manteaux mais au fur et à mesure nous retirons des couches. En chemin, la vie sauvage essaie de traverser la route. Comme l'aider ? Est-ce que c'est dangereux ? Mortel ? On vous laisse juger... 

    Il fait trop chaud et on attaque la montée avec le bide plein et au pire moment de la journée. Une chaleur monstrueuse !

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    Deux bonnes heures d'ascension plus tard, nous voilà au sommet.

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    Nos réserves d'eau étant à sec, nous faisons le plein dans une tienda. En discutant, les gens nous avertissent de la présence de la dengue dans le village étape. Leur conseil, s'arrêter au premier village encore en altitude à fin d'éviter les put**ns de moustiques. 

    Les orages pètent de nouveau en fin d'après-midi mais, par chance, pas sur nos têtes. 

    Aujourd'hui, sur le papier, c'est une étape plutôt facile. On commence par 17km de descente et à part 400m d'ascension à l'arrivée, le profil affiché sur maps.me est aguicheur. Bon... Le parcours suit la vallée mais est une succession de montées descentes de 150m.

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    Nous sommes en fond de vallée et c'est la fournaise.

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    Ici, les colombiens sont typés africains et il y a un même un papi rasta qui donnera l'impression d'être en Jamaïque. De nouveau, nous croisons nos compagnons de voyage vénézueliens à l'arrière des camions ou à pied sur le bord de la route. La solidarité joue puisque le patron de la tienda voisine de notre table pique nique leur offre de l'eau. Quand à nous, nous leur donnons du pain et des fruits. 

    Nous sommes en pleine saison des mangues et le sol est jonché de fruits non ramassés. Raquel s'arrête chaque 10m pour entasser la juteuse cueillette dans sa saccoche.

    Ce soir, nous arrivons dans un village autrement plus sympathique que la première grande ville traversée. Pas de chance avec la casa de ciclistas qui exceptionnellement est fermée ce soir. On mange dans le comedor populaire de la gare bondé de monde. Nous serons les derniers à partir, peu pressés d'affronter la pluie battante.

    Le gros orage de la veille a permi de baisser la température. Aujourd'hui, on a même le droit à quelques nuages bien appréciables.

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    Dans une des deux ascencions du jour, une personne m'interpelle. Au début, je ne comprends rien à ce qu'il me demande jusqu'à ce que je réalise qu'il cherche du papier toilette. Raquel arrive et le sauve de la "cacastrophe". En fait, il fait partie d'un groupe de vénézueliens qui voyagait sur une remorque plateau mais celle ci a crevé et les infortunés voyageurs attendent ici au milieu de nul part que le camion revienne avec de quoi réparer. De nombreuses têtes sortent de part et d'autres de la route et les questions habituelles commencent. Tiens, un visage connu ! Le colombien recyclo-voyageur ! On bavardera encore quelques minutes avant de repartir.

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    Le samedi, c'est bbq party

    Cela reste une belle journée physique et l'on sera content d'arriver à Popayan, la ville blanche où l'on a prévu de rester 2 nuits.

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    En plus de la visite de la ville, on en profite pour faire réparer la roue arrière de Raquel qui a un rayon pété. Le mécano, un peu brusque lors du test arrive à casser l'indexeur de changement de plateaux. S'en suit une bonne heure de recherche de solution car la pièce qui en Europe est qualifiée de moyenne gamme est ici classée au top du top et donc, introuvable. Le mécano nous vendra son propre indexeur démonté de son vélo.
    Le profil de la route s'assagit, nous sommes dans une région cafetière et tout est très vert.

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    À midi, nous pique niquons sur la place du village entourés des marchands de glace et d'une petite mami vendant des mangues (les mêmes qu'au bord de route). À tout hasard, je demande le prix... 10 mangues pour 2000 pesos (50 cents d'euro). Bingo! Je sais pas où l'on va les mettre mais j'achète et elle m'en donne une de plus en cadeau. Après en avoir mangé quelques unes, histoire de faire de la place, nous reprenons la route. Dans une montée, j'entends le vélo de Raquel faire du bruit. Son dérailleur est tellement tordu qu'il touche les rayons... On trouve un petit atelier cyclo sur la route qui nous dépannera tant bien que mal.

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    Si déjà c'est difficile de trouver les indexeurs, je vous laisse imaginer pour un dérailleur arrière. Le soleil baisse, il va être temps de s'arrêter. Heureusement, nous arrivons près de Santander de Quilichao. La ville est pleine de gens. Serait ce le jour du marché ? C'est bien plus sale que les villes traversées jusqu'ici, d'ailleurs ça nous rappelle le Pérou. Enfin, sauf que l'ambiance est étrange, plutôt malsaine je dirais. Sensation confirmée devant notre logement où un groupe de jeunes démunis en simple short se rassemble pour fumer ce que l'on pense être des pipes de crack. Bon.... Ben, on va aller faire les courses avant la nuit. La dame de l'hôtel nous dira que, non, il n'y a pas de danger et que c'est une petite ville de campagne tranquille.
    On décide de se fier à notre jugement et l'on ne sortira que tôt le lendemain pour une petite étape jusqu'à Cali.

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    Una chiva (le bus local) 

    On longe les champs de cannes à sucre et l'on découvre les "trains de canne" sur la route. En fait, un tracteur et pas moins de 5 remorques et son panneau véhicule extra long.

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    L'arrivée dans Cali est un peu chaotique en raison de travaux. Heureusement, il y a des voies cyclables mais malheureusement utilisées par les motos et par les voitures qui pensent que c'est un parking... Notre hostal "el patio", se situe dans le quartier de San Agustin. Nous y restons 2 nuits, le temps de profiter de l'effervescence de Noël et de la superbe fête des lumières locale qui ici dure 1 mois.

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  • Commentaires

    1
    Pat
    Mardi 28 Janvier 2020 à 15:59

    Coucou les amis,

     je suis vraiment admirative devant votre ténacité et votre courage! Je crois que vous allez avoir beaucoup de choses à nous raconter à votre retour...mais avez vous vraiment envie de revenir? Après un tel voyage et tant d'aventures j'imagine que vous avez de nouveaux projets en tête! je vous embrasse bien fort et ne vous oublie pas même si je ne vous ai pas beaucoup écrit...Ah ces retraités jamais le temps de rien!happy

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